L'année 2005 sera marquée par le cadrage de l'Islam en France. Dominique de Villepin souhaite plus de transparence dans sa gestion financière à travers l'institution d'une fondation. Autre mesure préconisée par le ministre, qui devrait être effective dès le début de l'année 2005, c'est la formation d'imams en France. La partie « profane » (cours de droit, d'éducation civique, d'initiation aux institutions françaises, sous la responsabilité de l'université) du cursus de formation des imams devrait être lancée à la rentrée 2005. La partie théologique continuera d'être assurée par les instituts existants de la Grande Mosquée de Paris et de l'Union des organisations islamiques de France. En outre, une formation continue au français et à la culture française sera instaurée. Elle concernera les imams en poste. Des stages d'apprentissage du français seront mis en place dès janvier 2005, en liaison avec les Conseils régionaux du culte musulman, en Ile-de-France, dans le Nord-Pas-de-Calais, en Paca et en Rhône-Alpes. Dans une interview au Parisien, Dominique de Villepin avait affirmé que « cette formation débutera dès la rentrée 2005. Mais, il faut aussi organiser la formation continue des imams qui exercent déjà. Des directives ont été adressées en ce sens aux préfets ». Le ministre avait jugé « inacceptable » que, sur les quelque 1200 imams du pays, 75 % ne soient pas Français et qu'un tiers ne parle pas le français. Ce projet devra être adopté par le Conseil d'administration du CFCM en janvier. La Fondation pour l'islam de France qui devra financer la construction de mosquées, notamment, « sera en mesure de fonctionner en avril prochain », a confirmé le ministère de l'Intérieur. La loi de 1905 ne sera pas modifiée. La fondation se composera de trois collèges, l'un composé des fédérations musulmanes, le second des représentants de trois ministères, le troisième de personnalités qualifiées (industriels, financiers, chercheurs...). Des associations laïques, comme le Centre des démocrates musulmans de France pourraient faire partie du premier ou du troisième collège. L'Union des organisations islamiques de France (UOIF) avait exprimé son refus, arguant d'une « nationalisation du financement de l'Islam de France ». Le ministre de l'Intérieur Dominique de Villepin avait proposé, le 7 novembre dernier, de donner la possibilité aux musulmans de France de constituer des fondations pour permettre le financement de leur culte, sans remettre en cause la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat.