Le moudjahid Mohamed-Larbi Benabdelkader s'est éteint, mardi dernier, suite à un arrêt cardiaque. L'homme, resté fidèle à ses principes de révolutionnaire de la première heure durant des décennies, a toujours été connu pour sa témérité et sa bravoure, lesquelles ont forcé le respect de tous ceux qui l'ont connu et côtoyé pendant son long parcours de militant. Né le 19 octobre 1926 à El Khroub, dans une famille de commerçants connus dans la ville de Chihani Bachir, Mohamed-Larbi Benabdelkader a suivi les cours de l'école coranique de la Zaouia Hamlaouia, avant d'adhérer, à 16 ans, au mouvement nationaliste, parti du peuple algérien (PPA). C'est âgé d'à peine 22 ans, en 1948, qu'il se portera volontaire, avec un groupe de jeunes, pour aller combattre en Palestine. L'aventure se terminera au lieudit Benguedar, frontière située entre la Tunisie et la Libye, quand le groupe sera intercepté par l'armée britannique, qui le remettra aux autorités françaises en Algérie. Après avoir passé trois mois à la prison de la Casbah, à Constantine, Mohamed-Larbi, de son nom de guerre Larbi El Khroubi, rejoindra les rangs de l'organisation secrète (OS), puis ceux du mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), avant de s'engager dans les cellules du comité révolutionnaire pour l'unité et l'action (CRUA). L'Histoire retiendra surtout que Larbi El Khroubi a été chargé de mener les premières opérations de la Révolution dans la région d'El Khroub. Les attaques, dans la nuit du 1er novembre 1954, du commissariat de police et de la caserne de l'armée coloniale à El Khroub, ont été les premières actions qu'il avait préparées et commandées de main de maître. Désigné par Zighoud Youcef pour diriger les troupes dans la région de Béni Oualbane, il fera un long périple dans les régions de Mila et des Babors, pour être ensuite affecté comme responsable de la région de Beni Sbih. Il sera finalement nommé, en 1961, responsable de la région 3, dans la zone 2 de la wilaya 2. Après avoir exercé des fonctions au sein de l'organisation des moudjahidine à El Khroub jusqu'en 1968, Si Larbi décidera de se retirer de toute activité politique pour se consacrer à ses affaires familiales. Mercredi dernier, lors de funérailles émouvantes, une foule nombreuse, dont de nombreux compagnons d'armes, a accompagné le défunt à sa dernière demeure en présence du ministre des Moudjahidine, Mohamed-Chérif Abbès et du wali de Constantine.