Construit vers le XVIe siècle par les turcs, le Bordj de Bouira est d'une superficie de 1640 m2. Il est protégé par une muraille avec un mur de ronde d'environ 40/40 m. Les fouilles entreprises récemment par le bureau d'études Atrium en charge de la restauration ont permis de découvrir une citerne de 6 m de long et de 4 m de profondeur. Cette dernière servait de réservoir d'eau aux occupants du fort. Des chéneaux étaient également prévus pour récupérer les eaux pluviales. L'état dans lequel se trouve le fort truc est épouvantable, déplore Mme Safia Messikh, architecte qualifié et enseignante à l'université de Blida, chargé de ce site. La légende qui courrait à Bouira sur l'existence d'un tunnel au niveau du fort est battue en brèche par cette architecte. « Je n'ai trouvé aucune trace d'un éventuel tunnel », a-t-elle déclaré dans son intervention lors de la journée d'étude devant un public médusé. Cette dernière a affirmé avoir été jusqu'en France consulter les archives de Vincennes à propos du fort. En 1838, au cours de l'avancée des Français en Kabylie, ils l'occupèrent. Le peintre Adrien Douzat en fit des croquis. Avant d'être transformé en caserne après une légère restauration par les Français en 1848, il fut d'abord, en 1847 le siège des bureaux arabes dirigé par le caïd Bouzid qui gérait les indigènes. En 1910, il devint un dispensaire puis l'armée le loue à la mairie qui en fait un lieu d'élevage de chevaux en 1920. En 1934, le bordj fut vendu aux domaines. Classé site historique le 12 septembre 2006, son étude et suivi sont estimés à 3 397 250 DA. Selon Mme Messikh, la réparation est estimée à 3200 DA le m2.