Deux communes de la wilaya d'Alger sont incapables de régler les problèmes d'une seule et unique agglomération urbaine qui dépend administrativement des deux municipalités. Il s'agit de la localité de Oued El Tarfa, divisée en deux par la route principale qui la traverse de bout en bout. Un côté du trottoir relève de la commune de Draria alors que l'autre appartient à la municipalité d'El Achour. Sur le plan administratif, aucun problème ne se pose, a-t-on appris auprès des habitants. Mais dans la vie quotidienne, les citoyens de cette cité à double identité se plaignent des mêmes problèmes et sont exposés aux mêmes casse-tête. Selon eux, il aurait suffit que l'une des deux communes prenne en charge les doléances exprimées pour que les problèmes des résidants soient réglés d'une manière définitive. Hélas, à ce jour rien n'a été encore fait, au grand dam des milliers de citoyens. Ainsi, malgré les nouvelles constructions privées réalisées récemment donnant à cette agglomération l'image d'un quartier riche, les habitants ne cessent de se plaindre des « lacunes de toutes natures ». Ayant subi une course effrénée à la construction des villas et des immeubles de plusieurs étages, la localité de Oued El Tarfa se trouve, de nos jours, privée de toutes les autres commodités. Ni espaces verts, ni lieux de loisirs ou de jeu, ni marché de proximité ou autres activités culturelles ou sportives ne viennent tirer les habitants de leur routine quotidienne et insuffler à cette cité un minimum d'animation et de vivacité. Le seul marché anarchique des fruits et légumes existant a été éradiqué par les autorités publiques, suite aux réserves exprimées par les occupants des habitations limitrophes. Faute d'un marché de proximité ou d'un espace commercial régulé, les vendeurs anarchiques ont occupé depuis plusieurs mois les trottoirs ; certains d'entre eux n'hésitent pas à stationner leurs camionnettes bâchées à même la voie publique, et ce, au vu et au su des autorités. Ainsi, à l'anarchie s'ajoute l'inexistence quasi-totale de tout espace de détente et de repos. Ces lacunes ne passent pas inaperçues et rendent la vie des habitants maussade et pesante. « Oued El Tarfa est la seule localité de la capitale où on ne peut pas organiser des tournois inter-quartiers » se plaint un jeune habitant, ajoutant que « l'inexistence d'un stade ou d'un espace de jeu a fini par rendre cette agglomération inhabitable. » Toutefois, les premiers à souffrir de cette situation sont les petits enfants, obligés de parcourir plusieurs centaines de mètres plus loin pour se permettre d'organiser une partie de football ou toute autre discipline. Par ailleurs, ce qui tracasse encore davantage les parents est la menace d'accidents de la circulation qui guette leurs progéniture, au quotidien. Et pour cause, les ralentisseurs installés sur la route menant à cette agglomération ont été enlevés suite à des travaux et ne sont, à ce jour, pas encore remplacés malgré l'insistance des citoyens.