El Watan, installé dans les anciens locaux du ministère de l'Enseignement supérieur à la maison de la presse de la place du 1er Mai, accueillait, en plus de la rédaction du quotidien, les équipes de l'hebdomadaire arabophone d' El Waqt et celles de l'édition sportive Olympic, disparus après quelques années d'activité. Ses différents services se trouvaient au dernier étage de la maison de la presse, mais avec le temps, les exigences professionnelles du journal, qui a acquis une importance indéniable dans le paysage médiatique national et régional, font sentir le besoin de locaux plus fonctionnels que ceux occupés actuellement. «On est à l'étroit dans notre siège actuel. La rédaction est devenue plus importante. Même problème pour les autres services. La décision de construire un nouveau siège remonte à près de 10 ans. En 2002, El Watan a acquis aux enchères un lot de terrain de 700 m2, patrimoine d'une entreprise publique dissoute, à l'avenue des Fusillés (Ruisseau). Sauf que quelques mois après, le passage du tracé du tramway a fait que l'Etat décide d'exproprier des propriétaires, dont El Watan, retardant ainsi de plusieurs années la réalisation du projet», nous dit, quelque peu contrarié, le directeur de la publication, Omar Belhouchet, attirant l'attention que la wilaya d'Alger a proposé d'indemniser El Watan, mais la direction a préféré avoir un terrain en échange, «chose faite puisque le nouveau lot sur lequel sera construit le siège est situé au quartier Oasis (partie nord de la commune de Kouba)». Le directeur, qui a suivi de près les différentes étapes de réalisation d'un projet que la direction aurait voulu voir se concrétiser il y a près de dix ans, fait remarquer qu'un travail a tout de même été fait durant toutes ces années. «Un travail d'architecture a été engagé, entre temps. Des équipes de l'administration d'El Watan ont même été envoyées en mission dans des rédactions en France pour s'imprégner des réalités de journaux aussi prestigieux que le Monde ou encore Ouest-France, leaders incontestés de la presse écrite de l'autre côté de la Méditerranée», relève M. Belhouchet. Projet important à l'architecture imposante… Les travaux du siège, de même envergure que celui de la rue des Italiens à Paris, est projeté à la rue Boudjaâtit de la cité Oasis, à Kouba. Selon les recommandations de la direction du journal, l'implantation du projet au cœur de la ville «doit préserver l'intégration de la rédaction dans le tissu social et économique local et offrir une adresse facilement identifiable à tout le monde». A l'aspect architectural très moderne, le siège de 7 étages, en plus des sous-sols, regroupe plusieurs services, autrefois éparpillés : la rédaction spacieuse type open space, des salles de réunion, des locaux techniques, un auditorium d'une centaine de places, des services photo et web, un restaurant et des espaces de détente, en plus de l'indispensable parking. Les lecteurs du journal auront — nombreux à venir dans la rédaction du quotidien — accès facilement à ce siège qui sera desservi par la station «multimodale» (métro, tramway, bus et téléphérique, réunis au même endroit) située plus bas, au Ruisseau. L'identité visuelle sera marquée, indique-t-on dans l'étude esquissée, confiée à l'architecte Ahlouli Hamid, par des enseignes installées au niveau de la vitrine de la partie commerciale au rez-de-chaussée et sur la façade vitrée de l'immeuble reconnaissable parmi d'autres. Selon toujours les recommandations de la direction, le traitement des espaces intérieurs se caractérisera par un choix homogène et restreint de matériaux pour tous les espaces de travail. «Les coloris et les matériaux choisis reflèteront une ambiance qualitative empreinte de sérénité. Les espaces réservés à l'accueil des clients resteront en harmonie avec ceux du travail», souligne-t-on. El Watan, qui a déjà réussi le pari de se placer parmi les plus grands journaux dans l'espace francophone par son travail de qualité, saura montrer que des efforts plus importants pourraient être toujours engagés au service du lecteurs toujours exigeant.