Les enseignants contractuels ont maintenu leur sit-in devant la présidence de la République à El Mouradia, pour le quatrième jour consécutif, et ne sont pas près de faiblir. Vu la passivité des autorités compétentes concernant leur demande d'intégration, les enseignants menacent de mettre fin à leurs jours collectivement. «D'ici la rentrée scolaire, si la tutelle continue à nous refuser le droit d'intégration, nous allons jeter nos cartes d'identité dans un sac poubelle et nous nous suiciderons ensemble», a menacé Myriem Maârouf. La présidente du Conseil national des enseignants contractuels (CNEC) a expliqué, avec amertume mais assurance, les détails d'un éventuel drame que personne ne souhaite voir se réaliser. Hier, c'était au tour de plusieurs autres enseignants contractuels de rejoindre l'action de contestation devant le siège de la Présidence. Leur nombre a atteint quelque 400 personnes. «Nos camarades de Béjaïa, Djelfa, Tébessa et Jijel viennent d'arriver pour consolider notre rassemblement», explique Mme Maârouf. Un représentant de la Présidence a rencontré quatre enseignants auxquels il a promis de rédiger un rapport détaillé sur leurs revendications pour le président Bouteflika. «Sinon aucun écho n'est parvenu du ministère de l'Education nationale dans le sens de régler notre litige», a précisé la porte-parole du CNEC. Ni la pression des services de police, ni les menaces de la tutelle, ni même les dures conditions météorologiques semblent dissuader les enseignants révoltés de poursuivre leur action illimitée dans le temps mais fixée sur le lieu devant la première institution du pays. «Nous avons passé la nuit de mardi dehors sous la pluie», ont insisté les contestataires. «Nous remercions nos concitoyens du Golfe qui étaient solidaires. Ils nous ont offert des couvertures et de la nourriture», a indiqué la présidente du CNEC.