La commémoration du 6ème anniversaire de la mort du commandant et chef de la wilaya I par intérim (avril 59-avril 1960), Mostefa Merarda dit Bennoui, a été l'occasion pour la présentation de ses mémoires dans la nouvelle version en langue française parue aux éditions de l'ANEP. Cette commémoration a été également l'occasion pour rassembler ses compagnons de tranchées encore vivants qui n'ont ménagé aucun effort pour apporter leurs témoignages sur l'homme, le combattant et le responsable qu'il était. Avant-hier, la salle du centre de recherches scientifiques (ex-mouhafadha) était pleine de jeunes et de moins jeunes venus écouter Dahmane Nedjar, le traducteur de «Sept ans de maquis dans les Aurès», écrit d'abord par Messaoud Fellouci en arabe sous le titre «Témoignages et positions sur la marche de la révolution dans la wilaya I». Cette journée a permis également de débattre autour des dissensions entre les chefs qui ont jalonné la guerre de Libération. Si certains d'entre ceux qui témoignaient usaient de la langue de bois, d'autres ont fait preuve d'une grande franchise, tel que le moudjahid Mohamed Hadjar qui, irrité, a clamé haut et fort que «les combattants véritables étaient à l'intérieur de l'encerclement et non derrière les barbelés». Le traducteur, pour sa part, affirme que les dissensions en question «ne sont pas d'origine tribale, auquel cas la révolution de novembre n'aurait jamais eu lieu».