Le centre cynégétique de Réghaïa a ouvert ses portes au grand public à la faveur de son inauguration, hier, par le wali M. Addou. Ce centre fut pour longtemps une réserve protégée aux seuls spécialistes qui y ont effectué leurs travaux. Les Epics Erma, les Ateliers d'Alger et la Conservation des forêts qui le chapeautent se sont donné le mot pour achever les travaux de réaménagement, entamés le 7 mai dernier. Les familles qui s'y rendaient, auparavant pour se prélasser, n'auront plus à s'en cacher. L'entrée aux adultes sera de 20 DA alors que les enfants âgés de moins de 10 ans accéderont gratuitement au site. Les familles y trouveront des aires de détente, des cafétérias à la sortie sud, à l'intérieur et du côté de la plage d'El Kaddous. Une pizzeria y est aussi aménagée. Le gestionnaire se veut rassurant quant aux tarifs. Pour lui, les augmentations si elles viennent à être appliquées ne seraient qu'« infimes ». La structure, pouvant braver les caprices propres à la région, conçue par un étudiant de l'EPAU, peut accueillir quelque 200 personnes. « Comme prévu dans le contrat nous liant avec la direction, l'aspect hygiène sera pris en compte. Nous y veillerons d'ailleurs », affirme-t-il. Un centre d'éducation et de sensibilisation est mis en place. Il comporte une salle d'expositions permettant aux enfants de faire la connaissance des espèces faunistiques et floristiques, de deux salles, l'une destinée aux travaux pratiques des sciences naturelles et l'autre à la projection de films. Le centre est ouvert aux élèves des établissements scolaires. Le large public ne peut y accéder que les week-ends. L'encadrement sera assuré, insiste-t-on, par des enseignants et des concours y seront organisés. Contraintes et menaces Se rendre à l'enclos n'est guère aisé. La ville de Réghaïa est à plus de 3 km. Ainsi, un tronçon a été bitumé entre les vergers pour faciliter la tâche aux visiteurs. Aussi, des parkings sont aménagés pour les véhicules. Il s'agit de celui installé à la sortie sud du site de 100 places et de celui de 300 places se trouvant du côté de la plage d'El Kaddous. La sécurité du site sera assurée par les services de la Protection civile et ceux de la Gendarmerie nationale qui disposent chacun de cabines. Classé en juin 2003 sur la liste Ramsar (nom de la ville où a été signée en 1971 la convention internationale sur les marécages), le site, situé à quelque 30 km d'Alger, est d'une importance internationale majeure. Les oiseaux s'y établissant font l'objet d'analyses biologiques, chaque semaine. Un dispositif de veille est mis en place avec le soutien de biologistes camarguais en France. Lesquels ont signé des accords avec les services de la wilaya d'Alger. Probables menaces sur les visiteurs ? « Les personnes se rendant sur le site ne risquent rien », se contente-t-on de nous rétorquer. Les déchets industriels et ménagers menaceraient, à en croire des échos persistants, l'enclos. La station d'épuration de Réghaïa ne procède qu'au traitement physique. Le traitement biologique sera effectif, atteste-t-on, avec le réaménagement de la station, fin 2006. L'avancée du béton est aussi appréhendée par les spécialistes. Des cités voient le jour autour du site. S'y ajoute le danger que font peser le surpâturage, le braconnage, l'extraction anarchique de sable ainsi que la fréquentation estivale de la zone maritime. Un plan de gestion avec des objectifs à long terme est proposé. Il prévoit de prendre en charge divers aspects comme la sauvegarde du site, sa réhabilitation et son intégration adéquate avec son milieu. Sa rédaction interviendra en septembre. D'une durée de 4 ans, le plan est conçu en collaboration avec le centre biologique de la tour de Vallat.