Ce n'est ni Ocarina ni Bob Dylan qui l'ont inspiré, mais juste une rencontre hasardeuse avec un harmonica, grâce à un voisin ! Il avait tout juste 13 ans. L'harmonica devient rapidement l'amour de sa vie…et sa carrière. Mimid Allouat a 40 ans et beaucoup de talent. Tout ce qu'il fait (parler, bouger, vivre…) est harmonica. Il en est imprégné jusqu'au plus profond de lui-même. Aujourd'hui, il en est à son quatrième album, Détente, et ne compte certainement pas s'arrêter là ! Lorsqu'il nous raconte sa rencontre avec l'amour de sa vie, une grande émotion le prend à la gorge. « J'avais 13 ans, mon voisin qui avait un petit harmonica, m'avait demandé de la monter chez lui. C'était plus fort que moi, je l'ai emmené et j'ai commencé à en jouer. Assez mal, mais le son m'a tout de suite emballé. J'ai longtemps évité mon voisin pour garder l'harmonica. Je faisais l'école buissonnière pour jouer dans un espace vert. Et peu à peu, j'ai réussi à le maîtriser. » Pourtant, l'instrument ne suffisait plus. Mimid en avait vite fait le tour et il sentait bien qu'il manquait des notes, des variations… Il lui fallait un instrument professionnel, mais il n'en n'avait pas les moyens. Là encore, c'est la chance qui croisera son chemin. « Un jour, par hasard, j'ai rencontré un homme qui tenait un harmonica semi-professionnel. Il semblait totalement indifférent à ce qu'il possédait. Je me suis arrêté et je lui ai dit qu'il avait un trésor sans le savoir. De fil en aiguille, il me propose de me prêter son harmonica pour un mois et moi d'en faire un miracle. » En effet, en l'espace d'un mois, le jeune musicien retourne voir le « prêteur » avec une cassette. Détente 1 était né. C'était au début du XXIe siècle ! L'album s'était vendu à plus de 100 000 exemplaires. Idem avec le deuxième, Détente 2 qui a dépassé les 300 000 exemplaires. Entre temps, la maîtrise de l'harmonica chez Mimid s'est totalement accomplie. Son style s'est défini… Il continue de varier les morceaux, du chaâbi au kabyle, en passant par les plus grands tubes occidentaux. Le choix d'appeler ses albums Détente, il le doit à sa maman. « Je lui est fait écouter mes premiers morceaux et je lui est demandé ce que les musiques lui inspiraient. Elle m'a répondu que c'était une véritable détente ! » Accompagné par un orchestre composé, entre autres, par un bassiste, un percussionniste et un guitariste, il ne cesse de peaufiner le timbre de son harmonica. Dans Détente 4, on peut écouter de tout : Djani madjani, Djey alla oudou, Allala illali, Manaâchek ouana s'ghir, Cherish the life, I just called… Un véritable moment de … détente ! Mimid l'avoue volontiers : « L'harmonica c'est ma passion, mon oxygène. » Nous lui souhaitons encore plus d'albums et beaucoup de réussite !