Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l'arbre et des forêts, la Conservation des forêts de la wilaya d'Alger a organisé, hier, une opération de reboisement dans plusieurs sites forestiers et espaces verts de la capitale. En effet, cette vaste campagne effectuée dans la majorité des espaces verts et les sites forestiers qu'abrite Alger consiste à entreprendre un reboisement et une plantation de 5000 arbustes, entre pins d'Alep, cèdres et cyprès. Une cérémonie officielle a été organisée au niveau du site forestier du barrage de Douéra. Cet endroit n'est pas fortuitement choisi, puisque l'espace est d'une dimension environnementale importante, il s'agit de l'épissure idéale entre l'espace vert dont dispose cette localité et le barrage d'eau avoisinant. Par ailleurs, cette journée qui coïncide avec le premier jour de la saison du printemps et les vacances scolaires a permis essentiellement de drainer des écoliers à travers de nombreux espaces et des sites forestiers ainsi que des scouts et des associations bénévoles, telles que Ness El Khir et El Wafa, qui sont engagées depuis le 14 février dernier dans de louables opérations de plantation à travers différents sites à proximité de la capitale. S'agissant des poumons principaux de la capitale, la campagne de reboisement a été, par ailleurs, menée dans les sites forestiers les plus fréquentés par la population, tels que la forêt de Baïnem, la forêt de Bouchaoui, ainsi que le Parc zoologique de Ben Aknoun. Outre le reboisement dans ces sites, les nombreux espaces de proximité que compte la capitale ne sont pas en reste, à l'instar de la petite forêt de Beaulieu dans la commune d'El Harrach, ou celle de Kouba. Selon M. Bouaziz, conservateur des forêts d'Alger, «cette initiative ne se limite pas à planter des arbustes, l'entretien aussi est de rigueur et il est de la responsabilité de tous, et ce, afin de garder une constante préservation de nos espaces, qui sont l'objet de menaces en tous genres. Dans ce sens, il faut fédérer inévitablement tous les secteurs». Et d'enchaîner : «L'initiative entamée par nos soins est, entre autres, une manière pour essayer de tester l'engouement qui se manifeste sur le terrain, et ce, par une très forte présence des citoyens bien structurés dans des associations ainsi qu'une population bénévole.» Néanmoins, en dépit des actions visant la mise en valeur des bois de la capitale durant cette journée de célébration, cette action s'avère sans effet pour la préservation de la flore algéroise, puisque le tissu vert que compte la capitale subit fâcheusement et durant tout le long de l'année une grave régression due aux feux de forêt, la pollution dans l'intra-muros, engendrée par les usines et les voitures, ainsi que le squat des forêts de proximité par les bidonvilles. Pour ce dernier point, la situation est des plus atterrantes. L'installation de bidonvilles érigés dans les milieux forestiers prend des proportions tentaculaires. Les cas importants sont les forêts de Beni Mered 1 et 2 à Bordj El Kiffan, la forêt de Boussekloul à Aïn Taya, les confins du site de Baïnem ou sur la côte ouest, à colonel Abbes, qui sont devenus l'apanage des mal logés. Cette situation ne peut se traduire que par le désengagement avéré de l'Etat à vouloir endiguer le problème. D'ailleurs, même le rôle important que menait la police forestière a été déchu aux Conservations des Forêts pour des raisons sécuritaires et cela n'a fait qu'accentuer le problème. En somme, il est impératif que les bois et les forêts de l'Algérois soient vigoureusement protégés. Dans ce sens, les instances concernées doivent faire de ces espaces une grande priorité parmi leurs préoccupations, car il s'agit du poumon de la capitale.