Les premiers coups de pioche du chantier remontent au 3 juillet 2013. Deux années après son lancement pour une durée de 24 mois, le projet du téléphérique de la ville de Tizi Ouzou peine à sortir du sol. La livraison et la mise en service de ce futur moyen de transport par câble (téléphérique et télécabine) qui reliera la gare routière de Bouhinoun au village Rédjaouna, sur les hauteurs du chef-lieu de wilaya, n'interviendront pas avant fin 2016. Pourtant tout semble réuni pour terminer dans les délais contractuels cette réalisation dont une esquisse a été présentée en mars 2009. Un groupement d'entreprises chevronné, Poma (France) et Bapiva (Algérie), une enveloppe de 5 milliards de dinars et un équipement de pointe importé d'Europe. Mais c'était sans compter sur les sempiternelles oppositions des propriétaires terriens à l'implantation des stations et des pilons qui vont soutenir les câbles. Au 28 mai dernier, six «foyers» de contestation étaient encore en cours de traitement. La pomme de discorde : la trajectoire du tracé et des ouvrages à implanter sur des terres privées qui n'est pas du goût des expropriés malgré les indemnisations proposées par les pouvoirs publics. Mais la contrainte la plus sérieuse qui risque de retarder davantage la poursuite des travaux est la réalisation par la DJS d'une salle de sport sur une aire destinée initialement à abriter une station du téléphérique au niveau du stade du 1er Novembre. Le chevauchement entre ces deux projets a amené le bureau d'étude à réclamer un peu plus d'espace à la direction de la jeunesse et des sports pour les besoins du chantier du téléphérique. Qui a tort, qui a raison ? La question a soulevé un débat contradictoire lors de la réunion consacrée au suivi de ce projet tenue jeudi dernier au siège de la wilaya. «Notre structure est presque achevée. Sa réalisation nous a coûté 25 millions de DA. Les deux entreprises chargées du téléphérique doivent nous indemniser si elles veulent s'y installer», a lancé le DJS. Un véritable casse-tête pour les deux maîtres d'ouvrages et les autorités de wilaya, qui ont organisé, à l'issue de la réunion, une sortie sur le site pour tenter de trouver une issue à cet imbroglio qui semble avoir mis dans la gêne le premier magistrat de la wilaya. Abdelkader Bouazghi, qui s'est félicité de «la levée d'une partie des contraintes liées aux oppositions» a exhorté les parties engagées sur le projet du téléphérique à «régler les problèmes en suspens et à redoubler d'efforts pour que nous puissions enfin avancer à la presse un délai de livraison du projet». Selon des indications fournies, ce projet prévoit une liaison d'une longueur totale de 5,4 km pour 120 cabines, comportant six gares dont quatre intermédiaires. Le premier tronçon reliera la gare multimodale (routière et ferroviaire) de Kef Naâdja à la haute ville, pour un débit horaire de 2000 personnes. Le second reliera la haute ville à l'hôpital Sidi Belloua (1000 personnes/heure). Le troisième est un téléphérique (550 personnes/heure) entre l'hôpital et le village de Redjaouna surplombant la ville des Genêts.