La soprano Olha Formichocva et le ténor Dmytro Kuzmin, aux côtés de la jeune pianiste algéro-russe Louiza Hamadi, se sont produits sous les auspices de l'Orchestre symphonique national (OSN) sous la direction du maestro Volodymyr Sheiko, mercredi et jeudi, respectivement au TNA, à Alger et au Théâtre régional de Constantine, pour le plus grand bonheur des mélomanes. C'est la première fois que vous produisez en Algérie… Olha Formichova (soprano) : avant de partir pour ces dates de concerts en Algérie. Il y a eu des rumeurs. Des gens nous ont dit qu'«une femme européenne comme cela ne serait pas bien vue dans les rues algériennes».(rires). Et quand j'arrive à Alger, c'est tout à fait le contraire. Je m'y sens très bien, à l'aise ! Les Algériennes sont dans la rue. Sans aucun problème. Vous êtes trois guest stars de l'OSN sous la direction du maestro Volodymyr Sheiko... Dmytro Kuzmin (ténor) : Oui, c'est tout à fait différent. Là, nous sommes sollicités pour accomplir un travail. Nous sommes des artistes. On vient, on se prépare pour l'événement. On met beaucoup plus de temps à la préparation qu'à voir des choses dans la rue. C'est un événement. Surtout qu'on vient d'un pays, l'Ukraine, où il fait très froid : -15°C avant de venir. Et 20°C ici, à Alger. Donc, un décalage très important de température. Aussi, on doit mettre en valeur nos voix, Olha Formichocva et moi. De -15°C à la chaleur algérienne.(rire) Olha Formichova (soprano) : oui, absolument ! La préparation est importante. On est là pour la perfection. Au lieu de faire du shopping. (rire) Au programme du concert figurent Franz Liszt, Gioachino Rossini, Giuseppe Verdi… Etes-vous à l'aise dans ce registre opératique ? Olha Formichocva (soprano) : on connaît très bien ce programme. On a déjà interprété Franz Liszt, Gioachino Rossini et Giuseppe Verdi. Dmytro Kuzmin et moi-même sommes très à l'aise dans ce répertoire. Un registre exécuté sous la direction d'autres maestro, d'autres orchestres dans d'autres endroits à travers le monde. Mais sous la direction du maestro Volodymyr Sheiko, c'est la première fois. Même chose pour l'OSN, c'est toute première fois. On s'y sent bien et à l'aise. Au contraire, il y a une symbiose. Et c'est la première fois que je joue ce concerto avec l'OSN. Après l'annexion de la Crimée par la Russie, les événements de la place Maïdan… il y a des liens filiaux entre l'Ukraine et la Russie. Est-il facile de se rendre en Russie, en Crimée ? Dmytro Kuzmin (ténor) : je ne suis pas habilité à parler de cela. Olha Formichova (soprano) : les Algériens sont au courant et informés de tout cela. On n'est pas à l'aise pour parler de politique. Dmytro Kuzmin (ténor) : Parce qu'on est des musiciens. Des artistes. Moi, je suis de la partie voisine de la Russie. Justement, il y a des familles entre les deux pays… Olha Formichova (soprano) : mes parents vivent en Crimée. Un problème de «libre circulation»… Faut-il un passeport pour s'y rendre ? Dmytro Kuzmin (ténor) : c'est devenu difficile. Cela fait deux ans que je n'ai pas été à Lougansk pour rendre visite à ma famille. Trop de difficultés. Olha Formichocva (soprano) : ma mère a eu des difficultés, des deux côtés, pour venir à Kiev.