La commune a beaucoup souffert du terrorisme, dans la mesure où plus de 800 jeunes, selon des statistiques officielles, avaient rejoint les maquis à l'époque. Oued Fodda est l'une des plus anciennes communes de la wilaya. Elle compte une population de plus de 50 000 habitants. Située à 20 km du chef-lieu de wilaya, elle représente un grand carrefour sur la RN 4 Alger-Oran. Jadis, elle était réputée pour ses vergers agrumicoles, dont la production était en grande partie exportée vers les pays européens, notamment la France. Elle abritait aussi une unité de fabrication de canalisations hydrauliques et une carrière de marbre. Cependant, depuis deux décennies, tout ce potentiel agricole et industriel a volé en éclats et il n'en reste que des terrains nus ou des sites respirant la désolation et l'abandon. Il est vrai que la commune a beaucoup souffert du terrorisme, dans la mesure où plus de 800 jeunes, selon des statistiques officielles, avaient rejoint les maquis à l'époque. La plupart provenaient de quartiers défavorisés qui n'ont pas goûté aux bienfaits du développement depuis des lustres. La commune enregistre un taux des plus élevés en matière de chômage, à cause du démembrement du secteur public et de l'absence d'investissements générateurs d'emplois. La crise du logement ne fait que s'accentuer au point où le taux d'occupation par logement est passé à 6,91% aux dernières statistiques de 2004. Abandon Le déficit en eau pour l'irrigation a atteint le seuil alarmant du fait de la sécheresse persistante qui affecte le principal ouvrage destiné à cet usage. Celui-ci n'en contient que 6 millions de mètres cubes sur une capacité globale de 106 millions de m3. L'AEP n'est pas en reste puisque la ressource s'est réduite considérablement, entraînant des restrictions de la distribution du précieux liquide. Pour l'agriculture, la situation est des plus dramatiques avec la disparition de plus de 10 000 hectares d'agrumes de la plaine de Bir Saf Saf, en raison des inondations dévastatrices qui affectent le site à chaque hiver. Les eaux s'y déversent directement après la déformation du lit de l'oued Cheliff, suite au séisme d'octobre 1980. Des actions avaient été envisagées pour remédier à ce problème, mais rien de tout cela n'a encore vu le jour. Comme on le voit, les nouveaux élus ont beaucoup de pain sur la planche, ils doivent non seulement trouver des solutions à la dégradation continue du cadre de vie, mais aussi imaginer les actions en mesure d'alléger un tant soit peu les souffrances des populations défavorisées, en particulier les jeunes en proie au chômage et à la « harga », dans l'indifférence presque générale. Les citoyens continuent à réclamer leur droit à une vie décente par le partage d'une manière équitable du budget colossal accordé pour le développement de la wilaya.