Lancé en 2001, le projet AADL des 1000 logements de Bouzouran vient enfin de voir le jour. C'est devant une foule dense de citoyens de Batna que la cérémonie de remise symbolique des clés aux bénéficiaires a eu lieu, mercredi dernier. C'est dans une ambiance de fête au rythme de la troupe folklorique locale « Rahabba » et des salves de baroud d'honneur que les autorités locales de la wilaya de Batna, ainsi que le PDG de l'AADL ont été accueillis. Le wali s'est dit « satisfait de la réussite de cette belle réalisation ». Et d'ajouter : « Toujours dans le cadre du million de logements promis dans le programme du président de la République, d'autres attributions auront lieu au cours du mois prochain. Toutefois, je compte sur l'ensemble des responsables concernés pour assurer une bonne gestion et veiller à la propreté de cette cité ». Pour sa part, un couple de bénéficiaires dira : « Nous n'avons pas encore visité les appartements pour apprécier leur conception, mais nous trouvons assez exorbitant le prix qui s'élève à 140 millions de centimes, et le loyer qui est fixé à 6 000 DA/mois, sans compter les frais de gardiennage pour un simple F3, cela par rapport à nos salaires et au faible pouvoir d'achat ». Après son inscription au programme communal de développement en 2002, le projet a été confié à la CSCEC, une entreprise chinoise, et le démarrage n'a pu s'effectuer qu'en 2004. « Le retard dans la réalisation de cette cité est dû, en grande partie, à l'interruption des travaux par la CSCEC, à cause de la maladie du SARS qui a frappé la Chine entre 2004 et 2005 ». « Tout le personnel chinois a été obligé de rejoindre son pays », expliquera M. Khebbache, directeur régional de l'AADL. Vus de l'extérieur, les immeubles de dix étages offrent une agréable vue. Cependant, leurs nouveaux locataires ont relevé un nombre important de lacunes, notamment les ouvrages VRD. Les travaux de ces derniers ont été pris en charge par une entreprise privée algérienne dénommée SEETA, pour un coût de 230 millions de dinars. L'entreprise en question a écopé d'une amende de 7 millions de dinars pour le retard et son travail médiocre. « Pas de caniveaux pour l'évacuation des eaux de pluie, absence de paratonnerres, les avaloirs sont hors normes, le carrelage des allées est de mauvaise qualité, les murs de soutènement des bâtiments ne répondent pas aux normes, parce qu'ils ont été faits à la va vite », fera remarquer un acquéreur. Plus loin, il enchaînera : « Pourquoi a-t-on accordé le marché uniquement à un seul entrepreneur, pourtant les instructions du président de la République sont claires, à savoir engager plusieurs entrepreneurs concurrents ? », s'interroge-t-il.