En culture il y a comme un air d'inachevé pour perpétuer le patrimoine festif de notre héritage. Dans notre société en plein mutation, le développement socio économique à provoquer quelques fissures dans l'apanage traditionnel pour plonger dans l'agonie une symbolique identitaire par laquelle se relayent tous les courants culturels de notre société. Elle est tout simplement synonyme de fierté et de joie annonçant un heureux événement dans tous les cours de maison. De son vrai nom la Zorna, qui stipule si besoin est la « gaîté » elle demeure incrustée dans la mémoire collective des Algériens, gardant en éveil les rares moments de festivités marquant les fêtes religieuses, ou encore des célébrations de mariages. Un rythme très présent encore. La troupe de Zorna est composée d'un groupe de musiciens en habits traditionnels, jouant aux rythmes et instruments spéciaux de Zornadjia, "Tbel (Tambours), Ghaita (Flûte), Tbiblette (Petit Tambour)". Le rythme vient de l'air des Turcs, au 16e siècle, un rythme militaire qui se jouait dans les grandes rues des villes d'Alger, Blida, Miliana, Béjaia, Koléa... Au fil du temps la Zorna s'est développée pour se rapprocher du rythme Chaâbi et des festivités quotidiennes, pour devenir maintenant, une nécessité pour le début de chaque fête de mariage, baptême... Celui qui a développé la Zorna est le célèbre zornadji Boualem Titiche, lui-même élève avec son père du Cheikh Medjeber de Miliana. Boualem Titiche a pu structurer le rythme Zorna en le dotant de deux rythmes spéciaux "Âadjani et El-Khayate". Il enseigna son savoir au conservatoire d'El-Biar. Aujourd'hui encore de nombreux auteurs s'inspirent de son style de musique traditionnelle qui demeure une référence pour un grand nombre de nostalgiques de ce son. Avec la disparition du dernier des Zornadji, Boualem Titiche, le deuil continue à planer sur une école dont les adeptes se passent chichement le témoin comme par souci de conserver un cercle très réduit de templiers gardant jalousement la sacralité de la zorna.