« Une balade nostalgique », c'est en ces termes que l'ambassadrice de l'Autriche en Algérie, Aloisia Wörgetter, a qualifié sa visite, hier, par train, de l'ouvrage ferroviaire réalisé par des Autrichiens à la fin des années 80, une double voie dans la banlieue algéroise entre El Harrach et Thénia. « J'étais curieuse de voir cet ouvrage qui a réuni Algériens et Autrichiens sous le même toit, car ils n'ont pas seulement partagé le travail mais également leur quotidien, avec leurs familles. Et puis, il est toujours bon d'évaluer le travail effectué. C'est ce que nous essayons de faire en visitant cet ouvrage, car c'est de cela que dépendent les propositions que nous allons soumettre à la partie algérienne dans le secteur ferroviaire », confie-t-elle, en exprimant sa satisfaction de constater que les stations, chemins de fer, salle de contrôle notamment sont toujours en bon état, nullement ébranlés par le séisme de 2003. Elle s'est réjouie également que l'accord de coopération ferroviaire entre l'Algérie et l'Autriche, qui date de 1987, soit toujours d'actualité. A ce propos, une rencontre dans ce cadre est prévue au mois de février en Algérie. Elle réunira les deux parties sur la formation, les équipements et le développement des voies dans le secteur ferroviaire. « Les deux parties doivent se rencontrer d'abord en Autriche au mois de janvier. Nous avons invité le ministère des Transports et la SNTF, entre autres, à se rendre en Autriche pour visiter, d'une part, nos infrastructures de transport, ferroviaires en particulier, et présenter les futurs projets algériens dans le secteur », a fait savoir Markus Haas, conseiller commercial à l'ambassade d'Autriche. Dans ce contexte, Abdelmalek Hamzaoui, directeur de la région ferroviaire d'Alger à la SNTF, a souligné que le secteur a besoin du savoir-faire autrichien, en matière de signalisation, d'ouvrages d'art et d'électrification. « Nous n'avons pas besoin de main-d'œuvre mais d'un transfert technologique. Or, les Autrichiens sont très forts dans le secteur ferroviaire », estime-t-il. Dans ce sens d'ailleurs, une entreprise mixte algéro-autrichienne sera officiellement créée au cours du premier trimestre 2014. « Un véritable partenariat découlera de cette entreprise qui regroupera la SNTF et le groupe autrichien Kapsch. L'entreprise aura pour mission de mettre en place, d'exploiter et de d'entretenir les systèmes de télécommunication sans fil (GSMR) qui facilitent le contact entre le personnel roulant et la salle de contrôle et permettent le suivi du train en temps réel. Une fois ces systèmes généralisés sur le territoire national, nous pourrons nous passer, petit à petit, des panneaux de signalisation », explique Khaled Benamane, représentant du groupe autrichien en Algérie. L'ambassadrice de l'Autriche a fait une escale à l'hôpital de Thénia pour visiter le service de pédiatrie construit après le séisme de 2003 par le Village SOS enfants (une association autrichienne). « Nous avons construit ce service qui a assuré 300.000 consultations de 2004 à ce jour. Mais comme l'hôpital s'est doté d'un nouveau service de pédiatrie inauguré cette année, nous allons récupérer nos installations, démontables, pour les mettre en place là où le besoin se fait sentir. Nous sommes en négociation avec le ministère de la Solidarité nationale pour implanter ce service à Corso », a fait savoir Ruot Gérard Aïssa, représentant du village SOS Enfants en Algérie.