Cet illustre metteur en scène venu tout droit de la Belgique, Christophe Cotteret affirme que ce festival favorise la solidarité et le dialogue entre les créateurs et les artistes du monde entier. Une source de réflexion sur le monde contemporain. Il préfère confronter le théâtre avec l'actualité. Il se livre, de façon très libre au jeu question-réponse. La thématique de votre œuvre est philosophique. Une allusion à cette phrase de l'Evangile. Pourquoi ce choix ? Je tiens à préciser, tout d'abord que nous ne faisons pas référence à l'Evangile. Ici, le verbe renvoie au décrété onusien au sujet du conflit israélo-arabe depuis le plan de partage de Palestine de 1947. On essaye de mettre en scène comment les résolutions et les discours de paix, soixante ans après deviennent de moins en moins efficaces. La religion occupe donc une place primordiale… Du moins pas dans ce spectacle. Cette œuvre s'inscrit dans le second spectacle d'un projet intitulé « Le projet Liban », qui a débuté en 2006. Au moment où il y a eu la guerre entre le Hezbollah et Israël. Nous nous sommes penchés sur différents aspects ; philosophiques et politiques sur la question des conflits au Moyen-Orient avec le Liban comme caisse de résonnance. Que faut-il retenir de votre théâtre ? Dans notre travail, on ne cherche pas à fournir des réponses vu qu'il y a multiples visions. Par contre, nous posons et proposons une série de questionnements. Le fond du « commencement était le verbe », réside dans la confrontation du géométrique entre les pays arabes et Israël, n'est-ce pas ? Pour nous, ce conflit qui existe depuis des lustres n'est pas religieux. C'est intéressant de voir comment on a instrumentalisé des situations de conflit pour des intérêts économiques. Cette œuvre renferme une scénographie complexe, différents espaces et lieux, comment vous l'avez abordé sur le plateau ? Comme son nom l'indique, la scénographie revoie à l'image. Quand on parle des conflits, on parle de la médiatisation. Ce qui nous intéresse est de reprendre des figures historiques (présidents, émissaires et dirigeants), on essaye donc d'évoquer l'image historique qu'on a gardée dans notre mémoire. On essaye de jouer et de déjouer ces images. D'autres résidences de théâtre au programme ? On se produit aujourd'hui à Bejaïa. On compte mettre en scène un quatrième spectacle du « projet Liban ». On traitera de la situation libanaise entre 2005 et 2010. C'est-à-dire depuis l'assassinat de Rafik Hariri. On effectue bientôt une grande tournée.