Un parcours sortant de l'ordinaire que celui de Bouras Zoulikha une dame de Mostaganem. Il lui aura fallu des années de travail comme couturière dans cette ville côtière de l'ouest algérien, pour qu'un jour elle décide de fuir la routine. Elle crée une association féminine «Bessma», regroupe des femmes autour d'elle et est propulsée dans un tourbillon d'autres activités tout en restant fidèle à sa vocation de couturière. Mère de quatre enfants, les traits fins, mince, élégante, Zoulikha semble elle-même étonnée de cette mue bénéfique qui l'a métamorphosée en faisant d'elle une femme résolue. Elle déclare avec fierté : «j'ai une fille mariée», en réponse à une dame qui l'a trouvait «très jeune». Aidée par deux jeunes filles, Touatia et Samah, dans son métier de couturière, elle allie très bien les deux activités de présidente d'association et de modéliste, tout en étant mère de famille « et bonne épouse», selon ses termes. Les tenues des femmes de Mostaganem n'ont aucun secret pour elle, les trousseaux de mariée itou. La liste est longue : «Blousa», «Chedda jumelle de celle de Tlemcen» «Mendil», «Djabadouri», des toilettes nécessitant des heures de travail et d'attention surtout s'agissant de celles destinées aux futures mariées. Zoulikha explique : «A Mostaganem nous avons, nous devons avoir dans notre garde-robe une belle toilette pour …les tristes évènements». Elle met en exergue les nombreuses actions caritatives liées à son association à l'exemple de la confection des trousseaux de circoncision chaque année, de ceux destinés aux jeunes fiancées en mal de ressources, des excursions offertes aux personnes âgées et autres femmes au foyer. «De plus je suis agent de bureau à l'université». Que dire de plus sur cette dame pleine de jeunesse et d'audace... ?