En ce 8 mars, notre pensée a été vers Myriam Ben, moudjahida dans les monts de l'Ouarsenis comme agent de liaison. Engagée dans la guerre de Libération, elle est recherchée par la police et entre dans la clandestinité. En 1958, elle est condamnée par contumace à vingt ans de travaux forcés par le tribunal militaire d'Alger. Sa famille, harcelée et menacée, quitte l'Algérie pour Marseille. Elle-même reste dans la clandestinité jusqu'à l'indépendance de l'Algérie. En 1962, elle est nommée maîtresse d'application par le nouveau gouvernement, puis conseillère pédagogique à l'École Normale de Bouzaréah. Née en 1928 à Alger, Myriam Ben, pseudonyme de Marylise Ben Haim naît à Alger fait ses études au Lycée Fromentin aujourd'hui Bouamama. Elle poursuit ensuite une formation d'institutrice tout en continuant des études de philosophie à l'université d'Alger. En 1952, Marylise est nommée institutrice suppléante au village d'Aboutville actuellement Aïn El Hadjar, dans la commune de Aïn Bessam. L'école est délabrée et les paysans arabes n'osent pas y envoyer leurs enfants car ils n'ont pas de chaussures. Pour les instruire, elle va elle-même chercher les enfants dans leur famille. En 1974, elle revient en Algérie. Elle est chargée de l'organisation de l'enseignement des langues étrangères et des sciences sociales à l'Institut national des hydrocarbures, à Boumerdès où elle exerce jusqu'à sa retraite en 1986. Parallèlement à ses travaux d'écriture, Myriam Ben peint et multiplie les expositions en Algérie et à l'étranger. De 1976 à 1986, le Centre culturel de la Wilaya d'Alger expose ses œuvres régulièrement. Jusqu'en 1992, elle expose chaque année avec d'autres femmes peintres pour commémorer la Journée internationale des femmes, le 8 mars. Elle est membre de l'Union des écrivains algériens, de l'Union nationale des anciens Moudjahidine et du Mouvement des femmes algériennes. Un de ses poèmes est éloquent concernant la femme algérienne : «J'écris, parce que je suis femme. J'écris, parce que je dois dire le silence des femmes».