L'accès aux plages est théoriquement gratuit pour les Algériens mais, dans les faits, ces derniers payent pour pouvoir profiter d'une journée ou d'un après-midi de farniente au bord de l'eau. La loi n'est, en effet, pas appliquée même si les responsables soutiennent le contraire. D'où la nécessité d'un contrôle plus rigoureux sur nos côtes. Les modalités d'accès aux plages demeurent confuses pour de nombreux estivants. Outre la qualité des prestations, ces derniers déplorent l'obligation de payer leur accès à ces espaces. Pourtant, la loi est on ne peut plus claire. « L'accès à la plage est gratuit et confirmé par l'article 5 de la loi », a réitéré Abdlkader Gouti ce mardi matin sur les ondes de la chaîne III. Cette déclaration n'est cependant aucunement vérifiable sur le terrain puisque l'accès continue à être payant au vu et au su des autorités. M. Gouti affirme cependant : « Il y a eu une période où ce phénomène avait pris de l'ampleur. Mais avec l'application de la loi, il a été éradiqué à près de 80%. Aujourd'hui, on impose rarement aux citoyens de payer l'accès à la plage sans qu'il y ait des prestations en retour.» Autrement dit : «On ne peut pas s'installer sur une parcelle concédée sans payer les prestations», une affirmation démentie par la réalité du terrain que M. Gouti finit par admettre. «Certaines communes des collectivités décentralisées se complaisent dans la facilité.» Celles-ci continuent à louer des parcelles de plage, comme ce fut le cas dans le passé. «Une situation qui fait perdurer ces pratiques difficiles à gérer», a-t-il estimé avant de revenir sur la procédure de concession qui a touché environs 380 parcelles des 352 plages ouvertes à la baignade cette année. L'exploitation des plages se fait dans le cadre d'une concession accordée par le wali. Une commission installée à cet effet lance des avis d'appel d'offres pour mettre à la disposition des investisseurs potentiels des plages à gérer. «Seules les plages qui ont fait l'objet d'un plan d'aménagement réalisé par les collectivités décentralisées peuvent postuler à une concession», a-t-il fait savoir. Les critères d'éligibilité, quant à elles, reposent essentiellement sur le professionnalisme et les moyens financiers du concessionnaire postulant. «L'investisseur doit obligatoirement disposer des moyens financiers nécessaires. Il faut savoir que la loi exige une caution bancaire pour pouvoir répondre aux engagements pris par l'investisseur. Outre ces deux éléments, celui-ci doit disposer des ressources humaines indispensables et d'un plan d'exploitation annuel pour la gestion des plages», a précisé M. Gouti. Avant toute concession, le concessionnaire est appelé à présenter par ailleurs un cahier des charges garantissant des prestations de service de qualité, selon M. Gouti. «C'est le fondement de la concession et la finalité même», a-t-il insisté. Evoquant le manque d'hygiène remarqué même au sein des plages concédées, M. Gouti dira : «Les concessionnaires sont tenus de veiller à la propreté de leurs concessions. L'hygiène, la sécurité et l'animation sont les fondements de la concession». Il rappelle, dans ce contexte, les sanctions prévues par la loi en cas de défaillance. Pour ceux qui ne se conforment pas à ces dispositions, le retrait ou l'annulation de la concession est certain, à en croire le représentant du ministère du Tourisme et de l'Artisanat. Preuve à l'appui, il avance le chiffre de 10 % des concessionnaires qui ont vu leurs concessions retirées pour cette saison estivale.