Poésie n «Je voudrais un printemps aux 1 000 fleurs. Je voudrais un ami fidèle, sincère» Hanane Bicha, 14 ans, est la «poétesse» du centre. En 3e année moyenne à Tissemsilt, elle adore la littérature arabe et les poèmes. Elle nous lit quelques-uns des vers qu'elle a écrits : «Je suis Hanane Bicha, je suis la lune, je suis la rose dans le jardin, je suis née pour rendre le bonheur aux malheureux, je voudrais être citée par mes amis et proches quand je suis sous terre». Hanane fait également le photographe de la fête en immortalisant les bons moments de la colonie de vacances qu'elle découvre pour la première fois de sa vie. «J'ai appris à prendre des photos, à utiliser une caméra, les jeux éducatifs et à chanter. Je suis très heureuse ici et j'ai de nouvelles amies.» Hanane insiste pour nous faire écouter un autre poème : «Je veux une solution… J'en ai marre des mensonges, des promesses et de la trahison. J'en ai marre de la pluie et de l'obscurité. Je voudrais un printemps avec 1 000 fleurs. Je voudrais un ami fidèle, sincère. Un frère fort. Que prend cette époque pleine de destructions ??». Mohamed Lamine d'El-Atteuf (Ghardaïa) nous parle avec passion de sa région, du travail de son père, directeur d'une agence de tourisme, de ses traditions, et surtout nous apprendre comment préparer un vrai thé à la sahraouie. «Vous devez venir le goûter chez nous. C'est un très bon thé qu'on prend avec des amandes salées, des cacahuètes et des noix de cajou. Et de la ‘'kamariya'', qui est à base de lait de vache caillé et préparé en forme de fromage blanc mélangé avec du beurre (d'hène).» Précieusement et surtout sérieusement aidé par ses amis ghardaouis, Mohamed Lamine nous parle aussi de leur gastronomie locale traditionnelle. Brahim nous cite ‘'el maghlouga'', une sorte de ‘'mhadjeb'' farcis avec des carottes ‘'senariya'' et des oignons au lieu des tomates. ''El mella'', des galettes cuites à la braise sous le sable pour être mixée avec une sauce préparée avec de la viande de chameau, est un mets savoureux selon Yacine. Pressé de parler, Mohamed revient sur le sujet de son camp de vacances: «Je suis très heureux ici. Le directeur est très gentil.» Il revient aussi sur les traditions de sa région : «Nous sommes connus pour notre gastronomie, le thé et le luth. Avant, les gens se déplaçaient dans le désert à bord des Toyota Station. Ces véhicules sont interdits aujourd'hui, car les trafiquants l'utilisaient pour la contrebande surtout du tabac, du mazout et de la drogue.» Toufik, un de ses amis, l'interrompt, pour dire : «Notre meilleur moyen de déplacement vers le Sahara reste le chameau ‘'bateau du désert''.»