Anarchie - Les transporteurs privés ont décidé unilatéralement d'augmenter de 100 % leurs tarifs. Les usagers des autobus relevant de l'opérateur privé débourseront davantage pour emprunter les véhicules relevant de ce secteur. En effet, depuis le 1er octobre, à Alger en particulier, les transporteurs ont augmenté leurs tarifs de 100 %. L'annonce portant sur cette augmentation illégale a été portée à la connaissance des usagers par des affichettes placardées par les transporteurs eux-mêmes à l'intérieur de leurs véhicules. C'est ainsi que le prix qui était de 10 DA passe automatiquement au double. Cette nouvelle, qui a surpris d'abord les usagers puis la direction des transports, est motivée, selon les transporteurs, par le fait que les charges en matière de carburant, taxes et assurance «les font travailler presque à perte». Ils affirment qu'une demande a été introduite auprès de la wilaya d'Alger et à la direction des transports il y a près de cinq ans et que depuis, «ils attendent une réponse favorable de la part de ces institutions». Pour sa part, la direction des transports a décidé de sévir par un simple... avertissement, comme d'habitude, puisque ce n'est pas la première fois que l'opérateur privé agit de la sorte. «Une commission, composée de la direction des transports, de celle du commerce et des représentants des transporteurs, va d'ailleurs étudier le dossier et donner sa réponse prochainement», nous dit-on à la direction des transports de la wilaya d'Alger. Cette augmentation des prix intervient presque simultanément avec l'annonce faite d'accorder des crédits bancaires de 5 millions de dinars aux transporteurs dont les véhicules ont plus de 5 ans d'âge. Une initiative qui pourrait être bonne si les autorités avaient, selon de nombreux usagers, pensé à mettre de l'ordre, en parallèle, dans cette profession. Ils dénoncent ce qu'ils qualifient d'«anarchie indescriptible», dont le fait que des tickets ne soient, très souvent, pas remis aux usagers, l'excès de vitesse qui a déjà et malheureusement coûté la vie à de nombreux voyageurs ainsi que l'état vétuste de nombreux véhicules. «En l'absence de délivrance de tickets, on se demande comment leurs impôts sont calculés», s'interrogent de nombreux usagers. Ces derniers évoquent, également, le fait que «plusieurs transporteurs arrêtent le travail parfois à 17 heures, pénalisant lourdement les voyageurs». On estime, à Alger, à 17 000 le nombre de bus et minibus de transport privé. Par ailleurs, Mohamed Saïd Charef, directeur général de l'Etusa, a formellement démenti les rumeurs faisant état de l'intention de l'entreprise de revoir ses tarifs à la hausse. «Le prix du ticket ne connaîtra aucune augmentation», a-t-il rassuré pour sa part, comme pour couper l'herbe sous le pied de l'opérateur privé qui cite les prix pratiqués par cette entreprise comme exemple. Les tarifs appliqués par l'Etusa varient de 20,00 à 30,00 dinars selon la distance des lignes desservies, et ce, depuis plusieurs années.