Une cérémonie de recueillement a été organisée, hier, au Palais de la culture, devant la dépouille de Yamina Mechakra, disparue dimanche à l'âge de 64 ans des suites d'une longue maladie. Plusieurs hommes de lettres et romanciers sont venus lui rendre un dernier hommage. Parmi eux, Amin Zaoui, Waciny Laâredj, Ibrahim Nawel, Ahmed Benaïssa... «C'était une femme forte et exceptionnelle», a déclaré Z'hira Yahi, chef de cabinet de la ministre de la Culture et ancienne journaliste, mais aussi amie de la défunte, et d'ajouter : «Elle s'est battue longuement et avec férocité contre la maladie. Yamina est une immense écrivaine, mais aussi une psychologue née. Elle a été témoin de l'oppression coloniale et a même assisté de très près à la lutte nationale avec son père moudjahid. Sa douleur se reflète dans ses écrits. Elle est l'un des rares auteurs qui ont su traduire leur souffrance.» Elle l'a qualifiée, par ailleurs, de «femme intelligente, brillante et extrêmement sensible». Amin Zaoui a, de son côté, déclaré : «Yamina Mechakra n'a pas laissé un grand nombre d'ouvrages. Toutefois, un écrivain ne se mesure pas au nombre de ses œuvres, mais par leur valeur. Et la valeur des écrits de Yamina Mechakra réside dans leur profondeur philosophique. Yamina Mechakra était une écrivaine de l'ombre qui, de tout temps, a préféré rester en marge pour traiter des questions d'ordre psychologique.» Pour sa part, Waciny Laâredj, qui a qualifié sa disparition de «grande perte» pour la littérature algérienne, a dit : «Yamina Mechakra était une battante qui a fait de sa souffrance sa matière première, elle était aussi une grande psychiatre très appréciée.» Quant à Samia Zenadi, des éditions Apic, elle a déploré qu'une érivaine de la stature de Yamina Mechakra soit très peu connue, notamment de la jeune génération. «C'est une grande perte pour la scène culturelle algérienne mais ce que je trouve vraiment triste, c'est qu'une grande auteure soit méconnue chez la jeunesse.» Yamina Mechakra a deux romans, ‘La grotte éclatée' et ‘Arris'. Elle a écrit quelques nouvelles qui sont moins connues du grand lectorat. Mais malgré cela, elle a pu s'imposer comme romancière confirmée. Une référence de la littérature algérienne d'expression française.