Patrimoine - Authentique représentante de la chanson féminine algéroise, la grande cantatrice Fadhila Madani Bent El-Mahdi dite Fadila Dziria, a été très présente lors du festival. Elle a beaucoup appris de Maalma Yemna et de Meriem Fekkaï, illustres interprètes de la chanson traditionnelle algérienne. Née le 25 juin 1917 à Alger, l'artiste s'adonne à la chanson dès l'âge de 8 ans selon sa nièce, présidente de l'association «Ahbab Fadila Dziria». Elle a été mariée à 13 ans. Puis elle a accouché d'une mort-née à laquelle elle a dédié une chanson. A Paris, Fadila Dziria chantait pour les Maghrébins. Elle a côtoyé le regretté Abdelhamid Ababssa qui lui a appris le mode «Yey Yey». Elle a également chanté en kabyle. «Ben Hamadi lui écrira une chanson qu'elle n'a jamais enregistrée», nous révèle sa nièce Radia Selmi Kouli. Outre l'algérois, elle a aussi chanté le sahraoui. Fadila la chanteuse, était Fadila la moudjahida aussi. Tout en maintenant son activité artistique intense, elle était chargée avec sa sœur Goussem, de la collecte de fonds au profit de la Lutte de Libération nationale. Ce qui lui a valu de faire de la prison à Serkadji. A sa sortie, elle forme son propre ensemble musical avec sa sœur à la percussion (derbouka), Soltana Daoud dite «Reinette l'Oranaise» au violon et sa mère, Assia au piano. Radia Selmi a révélé à InfoSoir qu'un feuilleton sera bientôt tourné sur le parcours et la biographie de sa tante paternelle Fadila. «Nous sommes en phase de recherches. Nous allons signer un contrat pour ce film qui sera diffusé au ramadan prochain.» Se disant très honorée par cet hommage rendu à sa tante, Radia affirme que sa tante s'est totalement consacré à son art auquel elle a tout donné. «Elle ne chantait pas pour l'argent. Elle aimait la chanson qui était sa joie de vivre. Elle aimait écouter Titma et Meriem Fekkaï. Mais elle n'a jamais reproduit leurs chansons ; Elle disait : «Elle chante comme je pleure.» Elle avait un frère violoniste dit «Amar le son» sa sœur Hamida au tar, Mina à la derbouka et Goussem au violon. L'artiste Mohamed Slim a tenu à nous préciser qu'il a eu la chance de côtoyer Fadila Dziria. «J'ai fait des tournées avec elle en compagnie de Haddad el-Djilali, Hachlef, Mohamed El-Amari, Guerouabi et Abderrahmane Aziz», avant de poursuivre : «J'en garde de beaux souvenirs. Par exemple, à Berrouaghia, lors d'une tournée effectuée en 1957-1958, les hommes dont Deriassa, El-Amari, Djillali, ont passé la nuit dans un hammam après une douche et les femmes dont Djamila, Fatiha Berber, Rabha, El-Ghalia dans la salle de spectacles faute de lieux d'hébergement ou d'hôtels.» Mohamed Slim a commencé la chanson dans les années 50 avec la troupe «El-warda el-beïda» de Mustapha Sahnoun. Aujourd'hui, il prépare un album de 6 nouvelles chansons (neyli, staïfi et tunisien) avec maître Abdelkader Choukri. «Je vais renouveler ma fameuse chanson Ikhwani la tansaw choudakom» avec l'orchestre symphonique.