La décennie de la clochardisation Constat n Vint une période où le parc, qui était, auparavant, un lieu attrayant pour les familles principalement, a été totalement déserté. D?une superficie de 304 ha, dont 2/3 sont boisés, le parc zoologique et d?attractions de Ben Aknoun est un véritable refuge pour des milliers de personnes qui s?y rendent quotidiennement à la recherche d?un moment de détente d?un air pur, loin du vacarme des quartiers populaires et de la pollution de la capitale et des villes voisines. Mais depuis une dizaine d?années, l?état de ce poumon d?Alger n?a cessé de se dégrader. Surtout durant la période du terrorisme. A cette époque, aller dans ce parc, c?était s?exposer à un danger certain, soit des terroristes, soit des voyous et des criminels qui ont fait de ce lieu un abri et un repaire, en s?introduisant par la clôture longue de 3 km. Mais depuis 2004, une vaste opération a été entamée par la direction en collaboration avec d?autres services (forêts et services de sécurité), afin de mettre un terme à la dégradation des lieux. «Avant 2004, rares étaient les familles qui fréquentaient le parc. Les gens avaient peur. Beaucoup de fléaux sociaux et de phénomènes s?y étaient développés. La prostitution se pratiquait au vu et au su de tout le monde. Des dizaines de proxénètes y agissaientt sans la moindre crainte», explique Nourredine Menaceur, vice-directeur du parc. Ces prostituées travaillaient à leur compte, mais souvent elles étaient dans des réseaux de proxénétisme très dangereux, très influents et parfois très organisés et qui les exploitaient sans le moindre scrupule. Des témoignages, recueillis, chez des concessionnaires et des gardiens donnent froid dans le dos. «Des proxénètes n?hésitaient pas à tabasser des jeunes filles qui osaient désobéir à leurs ordres ; et ça au vu et au su de tout le monde. Des chaînes interminables de véhicules se formaient au bord de l?autoroute. Ce lieu était réputé comme un haut lieu de prostitution». La pédophilie faisait aussi des ravages dans ce parc avant 2004. Des jeunes ne dépassant pas les 18 ans fréquentaient ce bois pour s?y prostituer. Ils accédaient par des ouvertures faites dans des murs. Les uns travaillaient seuls, les autres étaient exploités par des proxénètes et des criminels qui les obligeaient à pratiquer le plus vieux métier du monde. «Pour la majorité c?étaient des gamins étrangers à la ville d?Alger. Ces jeunes étaient aussi violents et agressaient à l?arme blanche les familles et les couples. Le parc était aussi un repaire pour les voleurs et les toxicomanes. Ils utilisaient toutes les techniques. Certains se faisaient passer pour des couples», c?est-à-dire le délinquant était accompagné par une fille qui jouait le rôle de sa compagne, histoire de paraître sérieux et sans problème, une fois dans le bois du parc, le couple bandit volait et agressait les visiteurs et les délestait de leurs biens, parfois même de leurs vêtements», témoigne un agent de sécurité.