De notre envoyé spécial à Mostaganem Mohamed Ouanezar Les consignataires, les transitaires et autres importateurs usagers du port de Mostaganem sont dans l'expectative depuis l'annonce de la mise en application de la loi sur la conteneurisation des marchandises et des véhicules. L'appréhension était affichée bien avant l'entrée en vigueur de la mesure le jeudi 1er octobre. On s'attend dans les prochains jours, à enregistrer un gros arrivage de véhicules. Ce qui inquiète davantage les opérateurs et autres usagers du port de Mostaganem quant à la gestion de l'opération. D'ailleurs, les doléances de ces derniers n'ont pas cessé auprès des responsables de l'EPM, nous dit-on sur les lieux. Selon des responsables de l'Entreprise portuaire de Mostaganem (EPM), la capacité d'accueil et de réception du port de Mostaganem et ses potentialités nautiques ne permettent pas une telle option. Une manière de dire que cette prédisposition a été prise dans l'ignorance totale de la réalité du terrain. Selon un responsable du port de Mostaganem, «les caractéristiques nautiques du port de Mostaganem ne permettent pas la réception de gros navires de grande capacité», notera-t-il. En fait, le tirant d'eau (8,20 mètres) du port de Mostaganem ne permet pas la réception de navires dont le gabarit dépasse 12 000 tonnes, nous dit-on. Ce qui risque de poser problème pour les pronostics et les prévisions du ministère des Transports qui a choisi le port de Mostaganem parmi ceux censés faire baisser la tension sur le port d'Alger. Cela est d'autant plus inquiétant que le port attend une cargaison de 2 000 véhicules dans les prochains jours, nous dit-on. A signaler que la capacité de réception traditionnelle du port ne dépasse guère 150 unités par arrivage, nous dit-on encore. «Nous avons besoin d'espaces. Il y en a beaucoup à récupérer, en fait», notera notre interlocuteur. De plus, le port de Mostaganem est une structure de moyenne envergure qui n'est pas dotée de capacités de travail et d'accueil qui lui permettraient de jouer le rôle qui lui échoit dans cette nouvelle configuration du paysage portuaire se dessinant dans le pays. Pour dégager davantage d'espaces, les responsables songeraient à faire délocaliser le port de pêche. Ce qui reste impensable vu l'état actuel des choses. En fait, le port de Mostaganem ne dispose pas des équipements, des moyens humains et des installations nécessaires et requises pour jouer ce rôle pleinement et faire face à des arrivages de l'envergure annoncée par le ministère des Transports. Le cas de ce consignataire qui a vu sa cargaison de 360 véhicules restés à quai pendant plusieurs jours est assez révélateur des capacités réelles de ce port. Il y a lieu de rappeler que le port de Mostaganem est doté d'une superficie globale de 14 ha avec deux bassins dont les tirants d'eau sont établis respectivement entre 6,77 m et 8,22 m et 6,95 m et 8,32 m. La surface utile est évaluée aux alentours de 6,5 hectares, sur une surface de terre-plein de l'ordre de 70 hectares, note-t-on. Le plan d'eau est, quant à lui, de 16 ha. Le port de Mostaganem dispose, également, de 17 docks magasins d'une superficie commerciale de plus de 6 ha, croit-on savoir. La wilaya de Mostaganem a dégagé une assiette de terrain d'une superficie de 11 hectares alors que le port dispose d'une autre assiette attribuée dans le cadre du projet d'extension adopté par la direction générale du port de Mostaganem. Les travaux de réaménagement ont démarré, selon les responsables du port, et connaissent une bonne cadence. Cependant, ce n'est certainement pas pour demain que les travaux prendront fin, nous dit-on. Avec un volume annuel de 1 million de tonnes de marchandises, le port de Mostaganem reste incapable de répondre convenablement aux exigences du ministère des Transports.