Photo : M. Hacène Par Younès Djama Le coup d'envoi pour la réalisation de Djamaâ El Djazaïr (Grande Mosquée d'Alger) a été donné hier à Alger. Une convention a été signée entre les représentants de l'Anagerma (Agence nationale de réalisation et de gestion de la Grande Mosquée d'Alger), pour la partie algérienne, et le vice-président de l'entreprise chargée de la réalisation, la China state construction engineering corporation (Cscec), pour la partie chinoise, en présence du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdellah Ghlamallah, et de la chargée d'affaires à l'ambassade de Chine à Alger. Au cours d'une cérémonie organisée au siège de l'Anagerma, non loin du site d'implantation de la future grande mosquée, les deux parties ont paraphé le contrat de réalisation dans sa partie «clauses administratives». D'un coût global de 1,9 milliard d'euros, le mégaprojet de la Grande Mosquée d'Alger sera livré, selon les délais impartis, en août 2015 (42 mois). Quelque 17 000 ouvriers spécialisés et autres dont la moitié est recrutée parmi les Algériens, se relaieront à la réalisation de cet important édifice. Ils seront renforcés, plus tard, au cours de la période d'exploitation, par 2 000 ouvriers. Composé de 20 volumes, de plus de 15 000 plans et 10 000 textes écrits, le dossier relatif à la Grande Mosquée d'Alger est passé, assure le DG de l'Anagerma, par toutes les voies réglementaires. La partie algérienne a procédé également à la remise du dossier d'exécution du projet au groupe chinois comportant entres autres éléments le plan d'implantation. Intervenant à cette occasion, le représentant chinois a exprimé la «fierté» de son groupe qui s'est vu confier la réalisation d'un projet d'une telle envergure, en remerciant les autorités algériennes pour la confiance qu'elles lui ont témoignée. «C'est avec une grande émotion que nous nous engageons dans la réalisation de cet important projet», a-t-il déclaré à l'ouverture de la cérémonie, en soulignant que ce choix est le «couronnement symbolique de notre présence en Algérie depuis 30 ans. Durant cette période, l'entreprise Cscec a fait valoir son expertise et savoir-faire en participant à la réalisation de nombreux autres grands projets», a ajouté le responsable chinois. Selon lui, le choix porté sur l'entreprise chinoise «est une reconnaissance de sa compétitivité ; un choix que notre groupe considère aussi comme une marque de confiance». Le partenaire chinois s'est engagé à réaliser «dans les délais» le projet. «Notre entreprise accordera toute l'attention spécifique que constitue Djamaâ El Djazaïr», a souligné le responsable chinois qui ajoutera que ce projet est «le plus complexe et le plus difficile que nous ayons jamais réalisé en Algérie». Ceci ne les empêche cependant pas de relever le défi. La chargée d'affaires de l'ambassade chinoise a abondé dans le même sens que son compatriote en saluant «la pleine confiance» des autorités algériennes quant au savoir-faire chinois. «Cette année, l'Algérie fête le 50e anniversaire de son indépendance, et au cours de ces 50 ans l'amitié sino-algérienne a résisté aux aléas du temps en poursuivant un développement constant.» Selon la responsable chinoise, le volume des échanges commerciaux entre Alger et Pékin ont atteint en 2011 plus de 6 millions de dollars US (+24% par rapport à 2010). D'autre part, les exportations chinoises vers l'Algérie ont augmenté de 65%. «L'Algérie est entrée dans une phase décisive de son plan quinquennal 2010-2014», a estimé la chargée d'affaires chinoise en soulignant que les entreprises chinoises sont hautement intéressées d'y participer.Auparavant, le ministre des Affaires religieuses a estimé que la Grande Mosquée d'Alger, 3e édifice du genre dans le monde arabe, constitue un monument «sans précédent». M. Ghlamallah a aussi salué l'expertise allemande en charge de l'étude du projet. Le ministre a invité, lors d'une conférence de presse, les entreprises algériennes à se rapprocher du constructeur chinois en vue de contracter des travaux de sous-traitance. La Grande Mosquée d'Alger, projet cher au président Bouteflika, comporte, pour rappel, une salle de prière construite sur un plan circulaire rigoureux de 120 mètres de diamètre, pouvant accueillir, avec sa mezzanine ainsi que le plateau de prière constitué par l'esplanade sous la salle de la mosquée, pouvant contenir plus de 30 000 personnes. Cette salle de prière ouvre sur un parvis périphérique de circulation desservant les salles d'ablutions, l'Institut islamique existant, ainsi que Dar El Qor'an, la bibliothèque, l'amphithéâtre, les salles de séminaires, etc. Cet espace peut, à lui seul, permettre par beau temps, d'accueillir 10 000 fidèles de plus, ce qui porterait le total général à plus de 40 000 personnes dans un premier temps pour atteindre une capacité d'accueil de 120 000 personnes après extension. Le minaret d'une hauteur de plus de 40 mètres sera accessible par un ascenseur qui, en une minute, pourra parcourir, face à la baie d'Alger, les 215 mètres qui séparent la grande salle de prières du haut du minaret. Y. D. M. Ghlamallah plaide pour l'interdiction de refaire le pèlerinage pour une période de 5 ans Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouadbdallah Ghlamallah, a appelé, hier, à la promulgation d'une loi interdisant le pèlerinage aux personnes qui ont déjà accompli au moins une fois dans leur vie ce rite sacré de l'Islam, pour une période de 5 ans, de sorte à permettre à d'autres personnes d'accomplir pour la première fois ce rite religieux. «Nous regrettons qu'il n'y ait toujours pas de cadre juridique à même d'interdire aux personnes qui ont déjà accompli le rite du Hadj de postuler une seconde fois, et cela pendant une période de 5 ans. Nous aimerions voir promulguer une loi dans ce sens afin de réguler cette pratique de sorte à ce que chacun puisse effectuer ce rite au moins une fois dans sa vie», a affirmé M. Ghlamallah. Le ministre a écarté toute augmentation du nombre des pèlerins algériens appelés à effectuer le rite de cette année, en faisant savoir que le nombre est de 36 000.