Photo : APS Par Amel Bouakba Le 3ème Festival national du théâtre professionnel a baissé rideau mercredi soir après dix jours de compétition qui ont plongé le théâtre national Mahieddine Bachtarzi d'Alger dans l'ambiance des années fastes et rayonnantes qu'a connu par le passé le 4ème art algérien. C'est la pièce théâtrale Falso du théâtre régional de Sidi Bel Abbès qui sera couronnée du prix de la meilleure présentation théâtrale. Le jury présidé par Sid Ahmed Agoumi a auréolé les meilleurs lauréats de diverses distinctions récompensant les meilleures interprétations, mise en scène, scénographie et décor. Le jury s'abstiendra toutefois d'attribuer un prix pour le meilleur scénario, du fait que les textes présentés n'étaient pas à la hauteur. La majorité des textes des pièces théâtrales présentées durant dix jours sont des adaptations et non des scénarios originaux. Mais cela n'empêchera pas l'optimisme quant à la situation et au devenir du théâtre en Algérie. A ce propos, Sid Ahmed Agoumi dira : «Je suis optimiste, le théâtre algérien est en train de reprendre son souffle après la dernière décennie noire mais beaucoup d'efforts restent à faire sur le plan du scénario.» Le président du jury a souhaité qu'il puisse y avoir à l'avenir des textes de qualité afin de permettre aux nouveaux talents de mettre en valeur davantage leurs capacités. C'est l'avis de la grande dame du théâtre arabe, invitée d'honneur de cette 3ème édition, la célèbre actrice égyptienne Samiha Ayoub, qui affirmera que les talents existent, le niveau du théâtre algérien s'améliore d'année en année, mais dans le domaine du scénario, «beaucoup reste à faire», estime-t-elle, avec la modestie des grandes stars. De manière générale, dit-elle, le niveau des représentations théâtrales est moyen. Ses phrases sont entrecoupées de chaleureuses félicitations gratifiées d'éclatants sourires qu'elle n'hésite pas à lancer à l'un des comédiens de la pièce Falso. Quant au prix de la meilleure mise en scène, il est revenu à Haïdar Bellahcene, alors que celui de la meilleure interprétation féminine ira à l'artiste Samia Meziane. Pour sa part, Mohamed Laïd Kabbouche décrochera le prix de la meilleure interprétation masculine. Le prix de la meilleure scénographie a été remporté par Yahia Ben Ammar pour la pièce le Dernier Train du Théâtre régional d'Oran, tandis que le prix de la meilleure création musicale a été attribué à l'artiste Salim Souhali pour sa composition pour la pièce le Pêcheur et le Palais. Le prix de la meilleure adaptation artistique a été décerné à l'artiste Omar Fetmouche pour son effort dans la réalisation des deux pièces le Pêcheur et le Palais et le Rapport. L'artiste Nawel Messoussa a remporté le prix du meilleur prix féminin dans la pièce théâtrale le Dernier Train du Théâtre régional d'Oran. De son côté, le prix du meilleur rôle masculin a été remis à Mustapha Safrani dans la pièce Anas et Herostrat. La 3ème édition du théâtre national s'achève et on pense déjà à la prochaine. Une édition qui ne sera certainement pas des moindres puisque le 4ème Festival national du théâtre professionnel sera organisé sur le thème «Edition d'El Qods 2009». A. B. Quand le professionnalisme fait défaut Le Festival national du théâtre professionnel a été clôturé mercredi dernier. Afin de proposer à nos lecteurs un bilan exhaustif de cette troisième édition, nous avons pris attache avec le service de communication du Théâtre national algérien (TNA) Mahieddine Bachetarzi, qui accueillait la manifestation, pour un entretien avec le commissaire du festival, M. M'hamed Benguettaf, directeur même du TNA. Après consultation du principal concerné, le rendez-vous a donc été fixé pour mercredi soir, juste après la clôture officielle du festival. Au moment convenu, M'hamed Benguettaf, abordé dans la salle, nous dira d'abord qu'il n'est au courant de rien mais, ensuite, prenant un air condescendant, nous éconduira en nous lançant de la manière la plus expéditive : «Je ne sais pas si c'est faisable, je vais peut-être partir avec la ministre […].» Si l'on comprend l'importance d'un rendez-vous avec la première responsable du secteur, il y a cependant ce qu'on appellerait la bienséance, l'art et la manière de se décommander. Même si on ne peut comprendre que le premier responsable du festival puisse penser tourner le dos à la presse le jour de la clôture. La ministre l'aurait compris… Après avoir attendu, en vain, et consulté les mêmes responsables qui s'étaient chargés de fixer ce rendez-vous, nous n'avons obtenu aucune réponse claire . L'entretien n'a pas eu lieu et personne n'a jugé bon d'en donner des raisons qui se tiennent, ou, pour le moins, de s'en excuser…