Une réunion s'est tenue dans la villa d'Elias Derriche, à Clos Salembier, comme un point d'ancrage décisif du processus insurrectionnel de Novembre 1954 et d'identifier un collectif -le groupe des 22- comme le promoteur immédiat de l'accélération historique qui tranche, dans le même mouvement, la profonde crise du MTLD et la question du recours à la lutte armée pour concrétiser l'objectif de l'indépendance du pays. Les "22" sont de fait vingt et un à se concerter et à arrêter les décisions. Les plus âgés d'entre eux Bouchaïb Belhadj, Boudiaf, Badji- ont tout au plus trente-cinq ans, le plus jeune, Othmane Belouizdad, en vingt-cinq ; la majorité d'entre eux vient de l'est du pays et on se souvient, à ce propos, que Boudiaf s'en était publiquement expliqué lors du débat diffusé en direct par la télévision algérienne à la suite de la présentation de la série Aux sources de Novembre et quasiment tous sont alors des clandestins de l'ancienne organisation spéciale. L'une des décisions stratégiques du groupe est la mise en place d'un découpage territorial du pays en cinq zones coiffées par Mostefa Benboulaïd pour la zone 1, Didouche Mourad pour la 2, Krim Belkacem pour la 3, dès mai, ce dernier est en contact avec Boudiaf, Benboulaïd, Didouche, avec le souci de lever l'hypothèque messaliste-, Rabah Bitat pour la 4, celle de l'Algérois et Larbi Ben M'hidi pour la 5. Mohamed Boudiaf assure la coordination et les relations avec l'extérieur.