L'ancien président algérien, Ahmed Ben Bella, vient d'être décoré du grand cordon du Wissam alaouite par l'ambassadeur du Maroc en Algérie. S'exprimant au nom de Mohammed VI, lors d'une cérémonie organisée, mercredi dernier, à la résidence de l'ambassade, une cérémonie à laquelle la presse n'a pas été conviée, l'ambassadeur du Royaume chérifien, Abdallah Belakziz, a affirmé que cette distinction «est une profonde reconnaissance aux hommes et aux femmes du Mouvement de libération nationale, dont M.Ben Bella, qui fait partie de la génération de la lutte nationale commune des deux peuples frères contre l'occupation étrangère.» Ce sont là, les termes du communiqué de l'ambassade du Maroc à Alger rapportés par l'agence MAP. Rappelant le rôle prépondérant de M.Ben Bella dans le recouvrement de l'indépendance algérienne, son Excellence l'ambassadeur a noté que l'hommage rendu à l'ancien président algérien est une remémoration de l'histoire de l'indépendance des pays maghrébins, marquée par les sacrifices consentis par les nationalistes qui ont versé leur sang pour la liberté et l'indépendance. Dans le même ordre d'idées, l'ambassadeur a mis en relief les qualités humaines de M.Ben Bella qui demeure un symbole de l'histoire du Maghreb arabe. Loin de contester le «geste» de l'ambassade du Maroc, qui n'a fait, en réalité, que reconnaître, à juste titre, le passé héroïque de l'un des historiques de la Révolution algérienne, encore en vie, il reste que le timing ne se prêtait pas pour une telle distinction. Très ému, Ben Bella s'est dit honoré par la distinction royale et a remercié Sa Majesté le roi Mohammed VI pour cette louable initiative. Il a ensuite émis le souhait de voir se renforcer les rapports entre les deux pays, réaffirmant, à ce propos, son attachement à l'unité du Maghreb arabe, à laquelle aspirent les peuples maghrébins. Cependant, la lutte commune menée par les deux peuples pendant la colonisation, comme l'a si bien rappelée l'ambassadeur, n'est pas à nier, pour peu que cela devienne une règle pour tous les peuples opprimés du Maghreb. Une relance du projet maghrébin qui ne peut se concrétiser qu'une fois que le peuple sahraoui ait recouvré son indépendance. Le Royaume chérifien qui vient de reconnaître le rôle de Ben Bella dans la libération de l'Algérie, est-il prêt à accepter un référendum d'autodétermination au Sahara occidental? C'est là l'éternelle question.