En Algérie, une moyenne de 10,81 dons seulement, pour 1000 habitants. L'Algérie n'a pas encore gagné la bataille de la collecte de sang. Le dispositif mis en place est en deçà des attentes des millions d'Algériens. «Le retard cumulé en matière de politique du sang est dû à l'organisation». Le professeur Kezzal Kamel, directeur général de l'Agence nationale du sang l'a déclaré mercredi dernier à Bouira, lors d'une rencontre de formation regroupant tous les professionnels de la santé. L'activité transfusionnelle actuelle en Algérie est assurée par un nombre de 179 structures de transfusion sanguine (STS) et 45 centres de wilaya (Cwts). On dénombre aussi 16 centres de transfusion sanguine (CTS), 99 postes de transfusion (PTS) et 19 banques de sang (BS). En outre, 29 véhicules ont été mis en place à travers 19 wilayas du pays pour la collecte mobile. S'agissant du potentiel humain, l'Algérie dispose de 250 médecins travaillant dans le secteur de la transfusion sanguine. Ces moyens alloués en faveur de la politique du sang en Algérie sont loin d'être satisfaisants. Pour cela, à l'instar des citoyens qui sont appelés à offrir un peu de leur sang, l'Etat algérien, en l'occurrence le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, est aussi partie prenante et doit mettre en oeuvre une stratégie permettant de faciliter cette opération. De son côté, le premier responsable de l'Agence nationale du sang, M.Kezzal, tout en étant conscient des différents problèmes que rencontre son organisme dans sa mission, voulait une plus grande avancée. Le seul objectif qu'ils se sont tracé est celui de porter à la connaissance de tout le monde, l'importance du don de sang. Le nombre de dons recensé jusqu'à aujourd'hui est estimé à 367.887 dons, soit une moyenne de 10,81 dons pour 1000 habitants. En réalité, le chiffre ne répond pas suffisamment aux besoins en la matière. En 2007, une progression de 10% a été enregistrée par rapport à l'année 2006. Et comparativement aux pays industrialisés qui ont une réelle avancée dans ce domaine, comme l'Europe et l'Amérique du Nord, l'Algérie est au bas du classement. Concernant la collecte de sang en Algérie, les chiffres émis par l'Agence nationale du sang font état que, la moitié des dons, soit 51%, provient des donneurs familiaux. Pour les donneurs réguliers, on a enregistré 23%, et 26% sont des donneurs occasionnels. Sur le plan de la préparation des produits sanguins labiles, environ 90% du sang collecté est séparé. Et le taux de production a atteint les 67% pour les globules rouges, 30% du plasma frais congelé et enfin 20% pour les concentrés des plaquettes. De cela, la production sanguine de notre pays, dispose d'une quantité évaluée à 528.308 produits. 246.661 de globules rouges, 109.304 de plasma frais congelé et 73.330 de plaquettes. Malgré le défi relevé par l'Agence nationale de sang, le chemin vers l'autosuffisance en matière de sang reste à parcourir. Et pour améliorer les chiffres de la collecte, un plan d'action national, à l'horizon 2009, est mis en place. Ce programme tend à assurer une sécurité transfusionnelle modèle, ainsi qu'un dispositif organisationnel au niveau de la réglementation. Le coût total de ce programme est estimé à plus d'un milliard de dinars, dont 80 millions de dinars pour la perfection du réseau informatique. Par ailleurs, des objectifs ont été tracés en ce qui concerne le développement de la politique de sang: créer un laboratoire national de sang et développer la collecte mobile tout en mettant en place des véhicules dans toutes les wilayas du pays, et en nombre suffisant, ainsi que le renforcement en matière de personnel, des structures de transfusion et la réalisation de ces dernières. Le plan en question permettra sûrement de surpasser le manque en matière de sang, mais en conjuguant les efforts, Etat et citoyens, arriveront à un stade où chaque personne ayant besoin d'une goutte de sang, en trouvera. Histoire de continuer à vivre.