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Le long rêve de liberté de Relizane
RELIZANE (1954-1962) DE ABDELLAH RIGHI
Publié dans L'Expression le 28 - 10 - 2009

C'était une certitude chevillée dans les coeurs, depuis la première initiation des militants à la guérilla au sein de l'organisation militaire spéciale (OS)...
...jusqu'à la dernière ligne droite de la lutte de libération nationale, - ainsi, au reste, que toutes les villes de notre pays.
À la veille de célébrer le 55e anniversaire de l'Appel du 1er Novembre 1954, voici donc un nouveau livre sur l'histoire de la Révolution algérienne, et spécialement sur l'histoire de la population d'une ville appelée Relizane. Son titre est Relizane, 1954-1962 (*), l'auteur est Abdellah Righi. Il est né en 1942 dans cette ville. Il avait rejoint très jeune le FLN puis l'ALN. Aujourd'hui, après une carrière de cadre supérieur de l'Etat, il est à la retraite et «se consacre à la recherche historique sur les personnalités marquantes de sa région natale et sur le passé de celle-ci.»
Et avant d'aller plus loin dans ce livre Relizane, 1954-1962, tentons une brève étymologie du nom Relizane, une ville chef-lieu de wilaya, située à 300 km à l'ouest d'Alger. Sa forme francisée, ai-je appris, est tirée du tamazight «Ighîl Izân», prononciation de deux vocables contractés «Ighîl», qui veut dire «bras, col ou mont» et «Izzân» qui veut dire «grillé, brûlé ou même torréfié», autrement dit probablement «le col brûlé par le soleil». L'héroïsme de sa population lors de la lutte de libération nationale a fait entrer Relizane, la bourgade antique, dans l'histoire contemporaine d'Algérie.
Et l'on constate aussi que, depuis quelque temps, les témoignages sur la guerre d'Algérie affluent de plusieurs régions du pays, faisant l'objet d'une édition plus ou moins réussie, plus ou moins répondant à l'attente des lecteurs algériens impatients, mais exigeants, de tout savoir sur l'histoire de la Révolution. Sans doute, les auteurs ne sont pas tous des professionnels de l'écriture de l'histoire, mais qu'à cela ne tienne, l'apport est toujours bon à prendre, libre au spécialiste de l'histoire d'en faire l'analyse et, en son âme et conscience, de juger de sa valeur. On a pu déjà constater que l'une des originalités des documents présentés par les «amateurs» réside dans la saine passion de croire à l'authenticité des événements rapportés et dans le courage citoyen de les présenter au public. La substance de ces témoignages de conscience pourrait contribuer, dans un premier temps à la formation du caractère de nos jeunes, valeur - hélas! de plus en plus rare, à notre époque, dans la pratique quotidienne de notre société; substance indispensable aux réponses attendues par la génération actuelle, perdue dans les discours contradictoires des têtes bien-pensantes, et souvent dans les anecdotes débiles et les légendes fantastiques pour enfants.
La guerre d'Algérie n'a pas été une suite d'événements sans preuve, c'est-à-dire sans souffrance, sans stigmates profondes. Il y a des points de repère, des phares, les causes des faits sociaux, politiques ou moraux, de merveilleux soulèvements populaires face à la barbarie coloniale, de sorte qu'un simple témoignage ne doit pas être négligé par l'historien. Car enfin, peut-on continuer à nier qu'il y a de la matière précieuse dans ces témoignages qui nous apprendraient le secret du bonheur fondé sur la cohésion de la nation, à partir d'un sursaut d'intelligence, de cette intelligence supérieure qui tient à sa liberté de vivre et d'aimer en paix... Si on se laisse emporter par le dénigrement, si on se laisse enfermer dans des hypothèses improductives qui, insidieusement, inoculent le virus des complexes, quel historien ne serait pas alors effrayé par l'ampleur de la tâche quand il doit essentiellement apporter la caution de sa probité et de son érudition?
À cet égard, j'estime que le travail de Abdellah Righi est important et devrait faire des émules, du moins dans les limites d'un espace bien défini, et que chacun connaît parfaitement. L'auteur a du bon sens. Il «relate l'histoire de Relizane, petite ville de l'Algérie profonde» de 1954 à 1962. C'est un essai à encourager dans la mesure où l'auteur, faute de documents fiables et dans l'impossibilité d'accéder à des archives encore sous clés, a eu recours aux survivants de l'époque de la ville, objet de son étude. Dans un paragraphe, il avise le lecteur: «Si en ce qui concerne les personnes, des omissions sont relevées, la raison est double. Il se peut, d'une part, qu'au cours des recherches effectuées, le cas de certains patriotes n'ait pas été évoqué par inadvertance, par oubli ou par absence de toute information les concernant. Il y a d'autre part, la volonté d'éviter de cautionner des déclarations mensongères quand des doutes existent sur la qualité de résistant de la personne omise.» Il ajoute: «Relizane a vécu, sept années et demie durant, toutes les péripéties imposées au pays par l'administration française et son armée d'occupation. Cette petite ville fera face à toutes les criminelles machinations de l'occupant français. Celui-ci ne reculera devant rien pour tenter d'en réduire la résistance mais en vain.»
L'ouvrage Relizane, 1954-1962 est composé de deux livres: le premier comprend trois parties, le second quatre. C'est un gros travail accompli par l'auteur avec la volonté d'aborder le plus grand nombre de centres d'intérêt de la ville qui avait connu différents statuts administratifs durant la colonisation en les décrivant minutieusement: Relizane au sein de l'administration civile et dans le dispositif français, et tout particulièrement la contribution de Relizane à la lutte de libération nationale. Est annexé un émouvant et glorieux tableau de «Martyrologe de Relizane, 1954-1962». J'ai apprécié favorablement cette suite de recherches, d'analyses et de commentaires, accompagnés de photos, et j'y ai décelé l'honnêteté intellectuelle avec laquelle ont été traités les faits. Et je remercie Abdellah Righi de nous proposer une oeuvre utile que l'on peut verser dans la documentation générale que, par ailleurs, nos chercheurs universitaires ne cessent d'enrichir et que, enfin confiants en nos moyens et respectueux de notre personnalité, nous n'aurions pas à passer obligatoirement par des auteurs étrangers qui s'intitulent «spécialistes de la Révolution algérienne», et que certains d'entre nous, hélas, les considèrent comme tels sans rougir. «Normal!», comme dirait un jeune de chez nous.
Voilà donc Relizane, une ville moudjahida qui se présente, avec honneur et gloire, à la porte de l'histoire récente de notre pays contre la colonisation française.
(*) RELIZANE (1954-1962) de Abdellah Righi
Casbah-Editions, Alger, 2009, 574 pages.


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