Aussitôt installée à la tête de la sélection nationale après la démission de Georges Leekens, le directeur technique nationale, M. Rabah Saâdane, a fait appel à son ami de longue date et homme de confiance, Boualem Charef. Celui qu'il considère comme son meilleur élève et le meilleur technicien qu'il a eu à former à l'ISTS est, encore une fois, appelé à la rescousse pour l'aider dans sa tâche à la tête de la sélection nationale de football. Charef est désormais, officiellement, le premier adjoint de Saâdane dans ce staff que Raouraoua veut intérimaire jusqu'à la nomination d'un entraîneur national, mais que d'aucuns pensent qu'il est parti pour durer. La proposition de Saâdane, évidente du reste pour tout le monde, en dépit de quelques spéculations, a vite reçu l'aval du boss Raouraoua. Le choix de Saâdane répond donc à des convictions personnelles qui n'ont rien à voir, avouons-le, avec des critères professionnels d'expérience et de palmarès. C'est une question de confiance. Saâdane a foi en la capacité de Charef d'instaurer une organisation appréciable autour des Verts quitte à mettre la main à la pâte en ce qui concerne les aspects tactiques pour lesquels Charef a toujours été critiqué. Celui qui a été naguère sacrifié par le champion d'Algérie en titre devant les réticences de Aït Djoudi, vient de trouver grâce aux yeux du directeur technique nationale au nom d'une amitié de longue date. Les échecs répétés de Charef au niveau des clubs et ses problèmes de communication avec les joueurs partout où il est passé n'ont pas pu décourager Saâdane qui s'avère un “sentimental” invétéré. Pourtant, s'il est vrai que le critère de confiance est tout à fait légitime quant à un choix du staff technique, il reste que celui du mérite doit être respecté. Loin de nous l'idée de remettre en cause les compétences de Charef, mais il aurait été plus“correct” de la part de Saâdane de procéder d'abord à une prospection, une sorte “d'appel d'offres” sur la base de paramètres objectifs et professionnels. Un coach lâchait, hier, une phrase lourde de sens : “Franchement, il y a beaucoup d'entraîneurs algériens qui ont fait leurs preuves, qui méritent de rejoindre le staff de l'EN. Ils peuvent du moins postuler, mais pour la majorité, dès qu'ils ont su que c'est Saâdane qui fait le choix, ils savaient déjà que Charef était entré en lice. C'est évident et à la longue cela devient gênant.” Autrement dit, quand Saâdane parle dans la dernière interview accordée à Liberté de valorisation des compétences algériennes, il ne pense visiblement qu'à Charef, le reste peut attendre... Dommage ! Et pour se rendre compte davantage que Saâdane n'a d'yeux que pour Charef, sachez qu'hier, lors de la réunion de la direction technique nationale, il lui a donné carte blanche pour la gestion de l'EN. “Je ne suis là que pour chapeauter le staff, c'est à vous de faire le boulot”, lui disait-il. Derrière ses lunettes opaques Charef acquiesçait. Bud Abbot et Lou Costellot du foot algérien veulent relever le défi. S. B.