En dépit des incommodités multiples et du déficit crucial en infrastructures d'hébergement, la côté mostaganémoise demeure fortement prisée. Plus de 9 millions d'estivants sont venus, durant les mois de juin et juillet, fréquenter les 21 plages ouvertes à la baignade cet été sur la côte de la wilaya, selon les statistiques relevées par les services de la Protection civile, qui déplorent, par ailleurs, 18 noyades survenues, pour la quasi-totalité, au-delà des aires et des horaires de surveillance. Cette affluence serait en fait beaucoup plus importante si l'on considérait les estivants qui, se baignant ou pas, préfèrent se rendre dans les criques, les petites plages à l'accès difficile ou dans les stations balnéaires, à l'instar de la Salamandre, nettement plus calme et plus discrète. Un record certainement inattendu eu égard au démarrage particulièrement timide d'une saison estivale au début marquée par un climat remarquablement capricieux alternant du jour au lendemain, les quatre saisons dans une même journée. Le rush massif des juilletistes semble avoir renversé la vapeur mais, apparemment, sans pour autant susciter, outre mesure, l'enthousiasme des “commerçants” et autres opportunistes bénéficiaires des retombées de la saison estivale. En raison du changement climatique perceptible à vue d'œil, mais également pour d'autres considérations de rétention de la transhumance, l'été 2009 a pris énormément de temps à s'installer. Aussitôt le rythme de croisière tant souhaité atteint, voilà que le Ramadhan pointe déjà, présageant un afflux moins important. Proportionnellement au palmarès en matière d'affluence, Mostaganem détient un autre record national, celui des morts par noyade ! Les services de la Protection civile, qui ont dénombré ces 9 120 130 estivants, ont dû opérer en parallèle quelque 2 152 interventions. Des interventions qui ont permis de sauver d'une mort certaine plus de 1 500 baigneurs en difficulté. Alors que près de 300 baigneurs ont été secourus et soignés in situ au niveau des plages. La gravité de l'état de 303 autres personnes secourues a nécessité leur évacuation vers les structures sanitaires et hospitalières proches. Malheureusement, nonobstant l'intense campagne de sensibilisation menée tambour battant sur le terrain et sur les ondes de la radio locale, le nombre des noyades a augmenté de pair. La protection civile déplore ainsi le repêchage de 18 corps inanimés de baigneurs imprudents, dont deux dépouilles mortelles rejetées par la mer, sans qu'on sache s'il s'agissait de cadavres de candidats à l'émigration clandestine ou d'estivants. Contrairement à celles des femmes et des enfants, ce sont les autres catégories de sexe et d'âge qui demeurent particulièrement imprudentes en s'adonnant aux plaisirs de la mer. Histoire d'épater on ne sait qui, ou de relever un défi aussi inepte que personnel. Ce phénomène est d'ailleurs constaté régulièrement quels que soient l'état de la mer ou les consignes des surveillants de baignade. En dépit de la relative amélioration constatée durant les dernières années, l'offre en matière de structures d'hébergement peine à atteindre, ne serait-ce que les 15 000 lits. La quasi totalité du parc hôtelier étant concentrée au chef-lieu de wilaya et au niveau de la station balnéaire des Sablettes. Pour pallier le déficit, les structures de la jeunesse et des sports de l'éducation nationale et même d'autres secteurs sont généralement réquisitionnés. Ainsi, outre les 7 centres de vacances et de loisirs, habituellement ouverts par les entreprises économiques au profit des enfants de leurs employés, 25 établissements scolaires, dotés de cuisines, des communes côtières ont été réservés cet été aux estivants organisés en groupes. Concernant les ressources humaines et matérielles mobilisées pour cette saison estivale, la direction locale de la Protection civile a affecté 55 pompiers professionnels, 13 plongeurs et 245 maîtres nageurs, ainsi que 14 zodiacs, 16 embarcations semi-rigides, 5 ambulances médicalisées équipées de matériels de réanimation pour la prise en charge sur place et autre matériel spécifique dans les 21 postes de surveillance ouverts pour la sécurité des baigneurs et des estivants. Côté sécurité, les services de la Gendarmerie nationale ont, pour leur part, redéployé le plan Delphine dans sa version 2009. Un plan qui assure une présence permanente ou itinérante à travers les 21 plages ouvertes à la baignade et une surveillance rapprochée de tous les axes routiers les desservants. Près d'un millier de gendarmes, tous grades confondus, appuyés par des élèves-gendarmes venus joindre l'utile à l'agréable en s'imprégnant d'ores et déjà de leur futur “métier”, sont mobilisés dans ce cadre. M. O. T.