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Djebel Louh, le col de la mort
L'ANP ratisse la région après l'assassinat de neuf militaires Mercredi
Publié dans Liberté le 20 - 09 - 2003

Les militaires appellent simplement cet endroit “Le grand tournant”. neuf des leurs y ont perdu la vie, dans une embuscade, mercredi dernier, au milieu des paysages arides et décidément inhospitaliers de Djebel Louh. Notre reporter s'est rendu sur les lieux du drame et a ressenti l'isolement et le dénuement de cette contrée, à moins de 200 kilomètres de la capitale.
Face à l'austère montagne qui surplombe Oued Dardar, dans un silence de temple bouddhiste que troublaient seuls les stridulations des cigales et les clapotis de la rivière, la sentinelle filtrait l'unique piste qui mène au “Grand Tournant”. C'est ainsi que l'on appelle l'endroit où neuf militaires venaient de périr mercredi dernier, en début de journée. Ici, pas âme qui vive, seuls un impressionnant campement militaire et quelques maisons accrochées au flanc du vallon, que les habitants ont désertées depuis fort longtemps. Isolé, l'endroit, situé à quelques encablures du lieu du drame et à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Khemis Miliana, respire ce vague silence qui suscite l'inquiétude. Annonciateur du danger. Il est vrai que sur la piste qui arpente ce lieu, d'apparence maudit, on s'est surpris à être les seuls à l'emprunter. Pour y arriver, il faut longer un chemin caillouteux qui remonte à l'époque coloniale. Celui-ci dessert le village d'Oued Djemaâ, situé en contre-bas à gauche et Derrag, à droite. L'air détaché, en dépit du drame de la veille, le soldat de garde s'approche de nous. “C'est par où Djebel Louh ?”, demande-t-on, après avoir décliné notre identité. “C'est pour ce qui s'est passé hier”, expliquons-nous encore avec le sourire de circonstance que commande le climat ambiant. “Attendez, il faut que je voie ça avec les responsables”, dit-il. Les ordres de mission entre les mains, il s'efface un moment avant de revenir pour nous lancer un laconique : “C'est interdit”. “Les responsables disent qu'il faut aller à la cellule de communication de la première région militaire à Blida”, explique le militaire, un peu embarrassé. Même nos tentatives de lui grappiller quelques informations sur les circonstances de l'attentat sont restées vaines. “Je n'en sais rien”, ne cesse-t-il de répéter à chaque question. Fallait-il prendre alors le risque de braver l'interdiction des militaires, comme le suggérait Omar, le photographe, ou rebrousser chemin ? On prend la résolution de retourner à Oued Djemaâ, situé en contre-bas sur une petite colline. Sur le chemin, en traversant l'oued Dardar, l'on tombe nez à nez sur deux militaires. L'un d'eux, ravi de discuter avec des “civils”, comme il l'avouera, nous relate, dans un accent des gens du Sud, les circonstances de l'attentat. “Cela s'est passé à 10 heures et demie au lieu dit Hamza. Les militaires s'affairaient à sécuriser la route pour un convoi lorsqu'ils ont été surpris par les tirs de terroristes. C'est un groupe composé d'une vingtaine d'éléments très mobile. Il écume le massif forestier de Djebel Louh et se déplace entre Médéa et parfois jusqu'à Tissemsilt”, explique-t-il. Alors qu'il continuait son récit, avec quelques hésitations, son supérieur hiérarchique l'interpelle : “Vous leur dites de partir, c'est très dangereux.” Sans rechigner, on grimpe dans le véhicule et on reprend notre chemin. Direction la commune de Oued Djemaâ, sous le regard appuyé de quelques soldats, planqués de l'autre côté de la rivière.
Oued Djemaâ, au carrefour de nulle part
En arrivant à Oued Djemaâ, jeudi, aux alentours de 11 heures et sous un soleil de plomb, on aurait dit que le temps s'était arrêté. Rien n'indique qu'il y a des vies humaines. Le village est presque fantomatique. Petite bourgade, patelin semi-aride, deux ou trois routes qui séparent des maisons menaçant ruine, un terrain vague qui fait office de stade où s'amusent trois badauds, Oued Djemaâ ressemble à tout sauf à une commune.
Comme beaucoup d'autres villages à travers le pays, il semble se complaire dans cette situation à mi-chemin entre l'ennui et la désespérance. Ni El Moudjahid vantant les vertus de la concorde dans ses colonnes la veille avec ce titre “Aïn Defla, mieux placée pour témoigner” ni le plan de relance économique ne sont passés par là. Même le drame qui a coûté la vie aux neuf militaires, pourtant non loin d'ici, à une quinzaine de kilomètres au sud, ne fait pas l'événement. Il est vrai que la population semble avoir été terrorisée qu'on n'ose même plus, aujourd'hui, en parler.
C'est le cas, par exemple, de ce jeune, rencontré au hasard et que nous avons accosté. “On dit que cela s'est passé à Djebel Louh, mais je n'en sais rien”, dit-il l'air intimidé.
Au niveau de l'APC, aucun responsable n'est présent. “Ils sont tous partis”, affirme le préposé au guichet. Pourtant, dans ce silence qui enveloppe le patelin, deux hélicoptères sont perceptibles dans le ciel et qui traduisent “que quelque chose s'est passé”, comme on pense souvent dans les régions isolées.
Et voilà que surgit de nulle part un élément de la garde communale. “On est venu chercher une femme au mariage”, plaisantons-nous. “Bienvenue”, répond-il avec un sourire amusé. Il venait de quitter son poste de surveillance. “Nous avons passé toute la nuit à surveiller, raconte-t-il. Depuis l'événement d'hier, nous n'avons pas fermé l'œil”. Et comment le drame a eu lieu ? “Je ne peux vous dire, mais c'est flou. On ignore s'il s'agit d'une embuscade ou d'une bombe placée au passage du convoi. En tout cas, je connais le lieu où s'est passé le drame. C'est au lieu dit Grand Tournant. Certains l'appellent Hamza. C'était un ancien poste de commandement de l'armée française qu'on a transformé en camp pour les militaires. La région est encore infestée de terroristes et c'est très dangereux de s'y aventurer. Ce sont des groupes qui se déplacent. D'ailleurs, il y a quelques semaines, une quinzaine de terroristes ont tué un garde communal là-haut, avant de s'enfuir.” Il montrait du doigt la guérite nichée au sommet de la montagne qui surplombe Oued Dardar. “Mais, les militaires ont déclenché une vaste opération de ratissage”, ajoutera-t-il. Comme d'autres avant lui, il s'est hâté de nous quitter et de “disparaître”.
Même avec le sourire, il y avait ce sentiment de peur qui transparaissait sur son visage. Il ne nous restait plus qu'à rebrousser chemin et voir du côté de la Ire Région militaire pour de plus amples informations.
Sur le chemin du retour, à Khemis Miliana, on trouve une plaque tombée à même le sol. Il y est inscrit : “Douar Djaâdnia”, sans l'indicateur de direction ni encore moins la distance. “N'dekhlou qbal ma y djaâdouna”, plaisante Sofiane. Le jour commençait à tomber.
K. K.
La grande “muette” toujours muette
Fidèle à ses habitudes, l'institution militaire s'est confinée dans un silence total après le drame de mercredi dernier à Djebel Louh. Nos tentatives d'avoir des informations au niveau de la cellule de communication de la Ire Région militaire à Blida sont restées vaines. Après quelques échanges téléphoniques avec, sans doute, ses supérieurs hiérarchiques, l'officier de permanence nous informera que personne n'est disponible. “Il faut revenir samedi”.
K. K.


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