Reconnu dans le milieu de la sculpture et jouissant d'une grande réputation chez le grand public et les amateurs d'œuvres d'art, Rachid Mouffok, le sculpteur talentueux et innovant, bien qu'il ait perdu l'usage de ses trois doigts de la main droite, lors d'un accident qui s'est produit dans son atelier, continue à émerveiller la scène artistique par ses œuvres sculpturales d'une beauté et d'une esthétique géniales. Rencontré au cours d'une collation, le sculpteur Mouffok Rachid parle à cœur ouvert de son travail de sculpteur et des techniques qu'il utilise dans la réalisation de ses œuvres d'art. “Parfois, j'ai le moral très bas et j'ai envie de déposer les armes”, confie notre artiste face à l'atmosphère du milieu artistique. Et explique : “Le milieu artistique est pourri ces dernières années après son envahissement par des individus qui n'ont rien à voir avec la sculpture. Encouragés par des médiocres, ils ont beaucoup nui malheureusement au mouvement de la sculpture plutôt que de le servir.” Aimant son métier et le défendant bec et ongles, Rachid oublie ses misères et sa marginalisation et parle avec empressement de son art qu'il continue à chérir, perfectionner et à pratiquer avec art et manière. En professionnel, Rachid, l'artiste, ne se contente pas de sculpter mais se donne les moyens de réussir; notamment par un travail acharné avec des matériaux de qualité et coûteux. Equipé d'un sac à dos, renforcé de son petit véhicule de marque Atos, le sculpteur part à la recherche de sa future œuvre qui l'attend et, avec beaucoup de chance et de réussite, l'objet dévoilera ce qu'il cache en lui et la sculpture prend forme. Rachid travaille tout ! Il sculpte le bois, les formes en volume, en relief, et il travaille également la soudure ou l'assemblage, parce que, selon lui, ces matières offrent des diversités insoupçonnées et lui permettent de former des sculptures géniales et uniques en leur genre. Rachid possède le don du dessin, la motivation, la passion, l'imagination nécessaire aux grandes compositions, l'imagination de la création de la sculpture. C'est un talent naturel. Notre sculpteur conçoit ses sculptures en fonction des événements vécus au quotidien. “Une fois la forme arrêtée, devenu claire et dessinée, je me mets à sculpter mon objet. Je prends tout le temps qu'il faut pour personnaliser mon travail. Chaque pièce est créée, imaginée et mûrement réfléchie. Chaque sculpture est un symbole, et raconte un événement”, nous raconte-t-il. Pour le développement de la sculpture dans la wilaya de Batna, Rachid a l'imagination vagabonde. Il juge que le développement est dans l'encouragement, l'interaction et le travail avec les sculpteurs nationaux et internationaux afin de promouvoir l'échange de leurs œuvres à l'étranger et d'encourager l'échange de pratiques artistiques à l'échelle nationale et internationale. Cet enfant de Batna se plaint des difficultés qu'il rencontre quotidiennement, lesquelles ne lui ont pas permis de s'exprimer artistiquement, d'exposer ses dons et de faire profiter la ville de Batna de ses créations. Comme dit l'adage, “nul n'est prophète dans son pays”. Le sculpteur Mouffok Rachid est sollicité pour exposer ses belles œuvres, dans les prochains jours, dans plusieurs autres villes d'Algérie. Quand la ville de Batna donnera-t-elle la chance à ses artistes, notamment à Mouffok Rachid, de l'embellir de leurs œuvres? B. B