Le patrimoine forestier est en dégradation continue en Algérie. Outre les méfaits de l'homme, la méconnaissance de ces ressources génétiques forestières constitue un facteur à l'origine de cette érosion. L'inventaire de la flore s'avère une nécessité afin de lui assurer une meilleure protection. La direction générale des forêts (DGF) a consacré un budget spécial pour préserver cette richesse. Or, elle bute sur un manque flagrant de spécialistes. D'où son recours à des cabinets d'experts internationaux. L'administration des forêts a besoin, selon son directeur général, de véritables gestionnaires pour l'exploitation et la valorisation de ce patrimoine. “En matière de gestion, beaucoup d'insuffisances persistent encore”, a-t-il relevé, hier, au cours d'une journée d'étude sur les ressources génétiques forestières, organisée à l'Institut national de recherche forestière de Baïnem. Cette structure vient, à ce propos, de finaliser un rapport national sur l'état actuel de ces ressources. Elaboré par un groupe de travail, ce document indique que la flore de notre pays est diversifiée. Elle comprend plus de 3 139 espèces végétales dont 226 menacées de disparition et 855 autres forestières représentant 28% du total. Il a été recensé 11 parcs nationaux, 5 réserves naturelles, 4 autres de chasse et 42 zones humides. Les techniques de multiplication et de micropropagation des espèces rares et/ou d'intérêt économique font l'objet d'expérimentation au laboratoire et en serre d'acclimatation. Il faut noter que le programme du renouveau de l'économie agricole et rurale accorde une importance particulière à la préservation et à la valorisation de ce patrimoine génétique. Ce dernier est au centre des grands enjeux de la sécurité alimentaire sur les plans national, régional et international. Cette rencontre permettra ainsi aux participants d'examiner le rapport sur les ressources forestières et d'en apporter des amendements et des compléments au contenu dans le cadre d'un consensus général. Ils auront également à s'enquérir de l'état de celles-ci et de leur rôle dans les systèmes de production. Ils sont, en outre, chargés d'évaluer leur contribution au développement durable des forêts, à l'alimentation et à l'agriculture. Par ailleurs, 411 peuplements porte-graines représentant 61 espèces (15 résineuses et 4 feuillues) ont été répertoriés. Parmi celles-ci, l'on peut citer le pin d'Alep qui couvre 3 415 hectares (ha), le cèdre de l'Atlas, le chêne-liège (2 514 ha), le chêne vert, les eucalyptus, le pistachier de l'Atlas et le noyer. Le couvert forestier algérien est estimé à 4,15 millions ha dont 1,3 million de forêts naturelles. Le reste est composé de maquis, de reboisements… B. K.