Originaire d'une petite localité des Aurès, Tifrène (Safiane) précisément, pays des Aith Soltane, Hassane Amraoui prend part, depuis le 12 septembre et jusqu'au 8 octobre prochain, au 1er Symposium de Sherbrooke (Québec, Canada). L'Aurès est donc présent à cette rencontre internationale – première du genre – avec un de ses meilleurs représentants. Hassane Amraoui participe à cet événement avec plusieurs toiles, notamment Désordre dans l'ordre et Tumulte du Printemps. Présent sur la scène artistique montréalaise, Hassane Amraoui fait partie des artistes les plus en vue et les plus cotés. Mais il ne s'est jamais réellement détaché – artistiquement parlant – de son pays natal, qui est sa principale et peut-être unique source d'inspiration. Cet ancien élève de l'annexe des Beaux-Arts de Batna, puis des Beaux-Arts d'Alger, n'a pas cherché loin ce qu'il avait au creux de la main. "Pourquoi se fatiguer et courir derrière des chimères et des mirages, et oublier un legs millénaire ?", s'interroge l'infatigable artiste. Comme pour les bâtisseurs des merveilles architecturales, Hassane n'a utilisé que les matériaux disponibles dans son environnement pour donner naissance à des œuvres d'une beauté unique. Terre nue, foin, pierre, ancien mur, grotte..., ce sont là des matériaux exploités par l'enfant de Tifrène. Les lettres en tifinagh ont permis à Hassane Amraoui de passer à une autre phase dans son travail. Imazighen Graffiti, une exposition qui date du début des années 1990, a été saluée par la critique pour l'originalité de son contenu, l'authenticité et l'ancrage dans la tradition, car Hassane s'est attelé à démontrer qu'en Algérie, pays méditerranéen, l'art n'est pas nouveau. L'homme bleu, la femme chaouia, la Numidie de jadis, les différentes batailles de l'époque numide – dont l'une immortalisée par Amraoui dans une de ses meilleures œuvres intitulée La Bataille de Zama – sont autant de thèmes qui inspirent cet artiste. On retrouve également des thèmes comme la paix, l'enfance, l'amour. Installé à l'autre bout du monde, Hassane Amraoui continue d'interroger l'identité, son identité.