Admis à l'hôpital civil de Médéa pour une “affection invalidante des membres inférieurs”, le géant de la région de Médéa est depuis plusieurs mois contraint à l'alitement. Rachid Bara, 33 ans, originaire de la localité de Khemis Djouama, située à 50 km au sud-est de Médéa, est ce jeune homme qui ne passe pas inaperçu du fait de son gabarit de géant. Souffrant d'un gigantisme d'origine endocrinienne, sa croissance anormale et excessive lui fera atteindre une taille exceptionnelle : 2,35 m, selon sa carte d'identité. Faisant partie d'une fratrie de plus de 12 frères et sœurs, dont aucun membre n'a de problème de gigantisme, il subit une intervention chirurgicale en 1998, au CHU de Bab El Oued où il a été soumis à un traitement frénateur. Considéré comme l'homme le plus grand du monde, il a eu la visite du ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès, qui lui a offert un tricycle et promis une aide substantielle à ses parents. L'aide n'est toujours pas arrivée à la famille qui, depuis, a perdu son chef. Cependant, Rachid fait un accident grave avec le tricycle. En tombant du fauteuil, il a une fracture du bassin qui a conduit à des complications et à l'immobilité. Depuis, il est devenu une charge pour sa famille, car rendu grabataire, avec toutes les conséquences que cela entraîne. Allongé sur deux lits disposés dans le sens de la longueur, ses jambes, anormalement enflées et ne supportant plus son corps, présentent des escarres qui sont traitées à l'aide d'une crème dermatologique. Devant nécessiter une prise en charge qui ne peut être assurée que par une structure spécialisée, le géant de Médéa attend un rendez-vous pour des soins cardiovasculaires à l'hôpital Maouche de Ben Aknoun. Car, indique-t-on auprès du service des urgences où il est admis depuis plus d'une dizaine de jours, les soins offerts au niveau de l'hôpital de Médéa ont atteint leur limite. M. EL BEY