Le centre de torture de Lucas, connu communément sous l'appellation de la ferme de Lucas, implanté dans la commune de Djerma, wilaya de Batna, vient d'être transformé en musée. Ce centre de torture est le symbole de la perversité du colonialisme français. Malgré les années passées, il ne s'est pas encore débarrassé de sa sinistre réputation et de ses relents de tortures et d'assassinats. “La ferme de Lucas était l'enfer et ne rappelle à la population des Aurès que la torture et l'assassinat d'Algériens”. Elle avait été transformée pendant la période coloniale en un centre de torture pour interroger les habitants des Aurès suspectés d'appartenir au Front de libération nationale ou d'avoir des liens avec les moudjahidine. Les méthodes de torture dans ce centre étaient effroyables et barbares. Des survivants continuent à témoigner... Pendant l'interrogatoire, les prisonniers innocents étaient soumis à la gégène (torture à l'électricité), à la privation de sommeil, aux bastonnades, à l'arrachage des ongles avec des pinces, à la submersion d'eau, (tentative de noyade), et à la méthode de “frire et mijoter les pieds de cochons”, où les prisonniers étaient torturés en pressant le bout d'une cigarette contre leurs ongles. Les méthodes étaient nombreuses et “rares les personnes transférées à Lucas qui en sont sorties vivantes”, témoignent des moudjahiddine encore en vie. Combien d'Algériens ont été tués sous la torture dans ce centre ? B. Boumaïla