Etrange paradoxe d'une cité prétendue être ville d'art et d'histoire ! En dépit des ambitions et des prétentions des uns et des autres, sur la trentaine de sites et monuments historiques inventoriés à travers la wilaya de Mostaganem, il n'y a, à ce jour, que deux monuments classés. Un classement qui sous-entend la protection, et partant de là, échappant à tout éventuel caprice de détournement ou de squat. De longues années durant, un riche patrimoine historique et culturel est resté en déshérence ! Ce n'est que ce mois-ci que dix dossiers seront soumis à l'approbation du comité national compétent. Des dossiers qui ont eu l'aval de la commission de wilaya des biens culturels, remise sur selle depuis le mois de janvier passé, et qui concernent Dar El Kaïd, l'église St-Eugène Baptiste, Dar Choâra (palais des Poètes) et Dar El Mufti, les tombeaux de bey Bouchlaghem, du bey Mustapha El Ahmar et Sidi Abdallah Boukabrine, le port fluvial de Quiza, Dar Hamid El Abd et l'ancienne caserne du Génie à El Arsa. Alors que le premier monument fait office de musée des Arts populaires, l'église est devenue la mosquée El-Badr du centre-ville. La quasi-totalité des sites est localisée au chef-lieu de la wilaya, dans les plus vieux quartiers pour la plupart. À l'instar de la grande mosquée et du fort de l'est, classés et restaurés, certes pas comme il se doit, mais depuis quelques années déjà, les monuments proposés au classement jouiront d'une protection juridique et physique, à même de dissuader les velléités de l'opportunisme. M. O. T.