L'artiste Djahida Houadef revient égayer les cimaises sur quelques pistes bucoliques bien colorées. Sous l'intitulé «Flâneries», elle se propose une halte sereine à la galerie Ezzou'Art du Centre commercial et des loisirs de Bab Ezzouar. Du 23 avril dernier et jusqu'au 13 mai 2016 que nous pourrons découvrir quelques nouvelles œuvres de la plasticienne qui nous prépare un évènement plus important dans les semaines qui suivent. Le ressenti pour cette aventure qui propose quelques nouveautés et d'anciennes peintures aux aquarelles vivaces c'est que c'est la fin d'un cycle et le début d'un cycle pour une floraison de travaux nouveaux dont l'artiste nous propose quelques échantillons sur cinq ou six travaux de petits formats aux acryliques vivantes et aux formes longilignes et assez pertinentes. Djahida Houadef, artiste intéressante issue du monde de la céramique investit l'art de la peinture sur le tard, mais elle récupère ce temps perdu pour investir le champ esthétique de manière très efficiente. Travailleuse acharnée, elle laisse une trace indélébile dans le milieu de l'art algérien et universel puisque nombre de ses travaux existent dans des collections privées et publiques, ici et ailleurs. Native de Batna en 1963 Djahida et titulaire d'un Certificat d'enseignement artistique général (CEAG) en option céramique, ainsi que d'un diplôme national d'études des Beaux-arts (DNEBA) toujours en option céramique. Elle accèdera ensuite à l'atelier Denis Martinez à l'Esba et obtient un diplôme d'études supérieures artistiques( DESA) en option peinture. Dans ce parcours assez atypique, elle a participé à de nombreuses expositions en Algérie et à l'étranger en pratiquant au passage le métier d'enseignant en art plastiques dans les lycées de la capitale et des écoles privées. Houadef plonge ses pinceaux dans l'enfance qui l'a bercée, elle fait montre d'un talent certain à investir ses appartenances, ses traditions et souvenirs. Cette propension à sonder les pistes de son passé batnéen laisse les indices d'une fidélité sans faille à ses racines qui comme nous le constatons sur ses œuvres sont hautement poétiques. Ce sont donc à chaque peinture, même si son exposition passée à l'AARC parlait d'un grand voyage aussi symbolique que réel au Liban des évocations empreinte d'une appartenance, de racines, d'une pensée qui donne une réflexion ouverte et ordonnée. De cette imprégnation d'une odeur qui exhale un bien-être. De quête d'une voie musicale qui berce les âmes dans des nuages souples et d'un raffinement subtil dans une « Qaâda » champêtre. Djahida Houadef à l'arrière pensée de nous proposer sciemment une lecture adoucissant les mœurs dans les paroles douce d'une chanson ou une comptine apaisant l'esprit. Toutes ces évocations graphiques, écrites sur des notes musicales et colorées inspirées racontent un état d'esprit qui au-delà de sa spiritualité apparente revient aux valeurs intimes de gynécées secrets, elle y met de la couleur et des compositions originales, élimine toute forme de subversion contemporaine, ajoute juste ici ou là une touche originale qui permet le mystère sans la violence de la provocation. Houadef Djahida, ne pose pas de questions et ne cherche pas de réponses, elle se plaît dans cet univers quasiment tout le temps féminin mais intelligemment féministe. Elle est une artiste engagée, encourage les jeunes talents et favorise la transmission. La plasticienne travaille sur un élément fondamentalement poétique mais reste très appréciée dans son quotidien dans lequel elle active dans l'altruisme le plus total. C'est cela aussi qui la fait apprécier par nombre de personnes et d'artistes qui ont souvent trouvé en elle de nombreuses qualités de partage. C'est avec un certain plaisir que nous nous surprenons à arpenter ses chemins vicinaux avec joie et bonne humeur, comme dans une nouvelle de Marcel Aymé transfigurée dans les méandres champêtres de Batna ou de Barika, avec sans nul doute des compositions, des ryhtmes ou des couleurs qui nous permettent les plus belles flâneries, à vos sacs à dos, et rendez-vous est pris jusqu'au 13 mai 2016 à la Galerie Ezzaou'Art, pour une belle promenade artistique. Jaoudet Gassouma et A.Benmohamed Exposition « Flâneries du 23 avril au 13 mai 2016 à Ezzou'Art Galerie au Centre commercial et de loisirs Bab Ezzouar, entrée libre