Le port de Cherchell orienté vers le nord-est se destine aujourd'hui uniquement à la pêche. Il se situe à proximité d'une falaise haute de plusieurs dizaines de mètres, le séparant du centre historique de la ville. Ce port qui ne disposait, dans un passé récent, que d'un seul bassin ayant une capacité de 64 unités de pêche (21 chalutiers, 9 senneurs et 34 petits métiers), se trouve aujourd'hui, encombré par un parc halieutique qui dépasse de très loin, cette capacité d'accueil. Plus de 100 unités de pêche y stationnent dont 18 chalutiers, 14 senneurs et 68 petits métiers. L'encombrement au sein de ce petit bassin fut affligeant. On y voyait se côtoyer des sardiniers de faible envergure avec des supers chalutiers de plus de 30 mètres. Bien que les perspectives de pêche et d'emploi offertes par ce nouveau port de pêche y soient fabuleuses, l'actuelle exiguïté est désolante et affecte vraiment le décor touristique qui faisait la renommée de ce port millénaire.. L'extension de ce port offre plus de 500 postes de travail prévisionnels avec, près de 200 unités de pêche qui évolueront dans un proche avenir, avec plus de 40 chalutiers, 50 sardiniers, 40 petits métiers, 50 unités marines et plus de 10 bateaux semi-industriels. La capacité moyenne de pêche annuelle prévisionnelle sera de 2.000 tonnes de poissons, dont près de 70 % en poisson bleu, 20 % en poisson blanc et le reste réparti entre les crustacés, les squales et espadons. Rappelons par ailleurs, qu'avant l'opération de protection du rivage qui avait démarré en 1991, et forte d'une enveloppe initiale de 500 millions de dinars, l'accès à ce port se faisait par une immense passe de 250 mètres de longueur, puis par une passe intérieure de 24 mètres de largeur. Précédemment, le port de Cherchell disposait d'un quai utilisable de 615 mètres de long avec 14 000 mètres carrés de terre-plein et de 6.500 mètres carrés réservés au port de pêche avec une cale de halage de 20 mètres de largeur, dont l'équipement fut mis à la disposition des embarcations de pêche et de plaisance. Aujourd'hui, les travaux de protection de ce port, confié à l'entreprise « MEDITRAM », ont permis de procéder à la réfection de l'actuelle jetée principale en portant son envergure à 412 mètres, et la création d'une jetée secondaire de 60 mètres ayant permis l'extension du plan d'eau initial de 02 hectares disposant d'un terre-plein de 2.300 mètres vers un nouveau plan d'eau de 06 hectares. Mais l'opération de protection de ce port, n'aurait en fait contribué qu'à défigurer le panorama millénaire qu'offrait ce port, et de créer des plans d'eau immenses, où se déverseront inéluctablement, les déchets d'huiles, de mazout et de goudrons condamnant les belles plages centenaires. Ce port, qui gagnera des avantages économiques et d'emplois importants, subira à coup sûr l'autre phénomène très important qui a été observé au niveau du port de Marseille. Il s'agit de l'absence de courant d'eau sous-marin et de ressac, nécessaire au renouvellement des eaux du bassin du port. Des eaux stagnantes ajoutées aux déchets de marée noire, auront vite créé une mer morte, dévitalisée et polluante à l'extrême. Ainsi, la prolifération des gros chalutiers au sein de ces bassins a vite fait disparaitre toute trace de poissons. Le site féerique et panoramique du port de Cherchell d'antan a disparu à tout jamais. Ces immenses travaux herculéens entrepris ont vu le confortement de la jetée secondaire de 60 mètres, de la jetée nord de 70 mètres, de la jetée tertiaire de 70 mètres. Ce port, destiné à soulager ceux d'Alger et de Ténès, accueillera probablement plusieurs bateaux industriels et semi-industriels, mais aussi de gros navires de commerce.