Un impressionnant dispositif sécuritaire a été déployé au niveau de la commune de Berriane, dans la wilaya de Ghardaïa, qui a été le théâtre, durant une semaine, de violents affrontements. Policiers et gendarmes sont déployés à travers tous les quartiers de la ville pour veiller à l'ordre public. A l'exception de cette présence renforcée des forces de l'ordre, Berriane était hier une ville morte. Les commerçants ont baissé rideau et annoncé une grève de 48h. Les écoles ont également fermé et la majorité des habitants sont sortis dans la rue pour être informés. La route nationale N°1 a été débloquée mais les automobilistes continuaient à faire tout un détour pour accéder à la ville par « vigilance ». Aux environs de 19 heures 30, de nouveaux affrontements ont éclaté, faisant des blessés. Les forces de l'ordre ont du recourir au gaz lacrymogène. La population vit encore avec la hantise des émeutes et la crainte de voir leurs maisons incendiées. « Malgré cette présence renforcée des forces de l'ordre, nous ne nous sentons pas en sécurité. La situation risque de dégénérer à tout moment », explique un habitant de Berriane. La paix, c'est ce que demandent les habitants qui vivent cette situation depuis 2008. Toutes les tentatives de réconciliation menées depuis ont échoué. Le dernier pacte de paix signé entre les deux communautés mozabite et arabophone en présence du ministre délégué des Collectivités locales, M. Dahou Ould Kablia, avant les élections présidentielles n'a pas donné les résultats escomptés. La ville a renoué avec la violence quelques jours après cette accord. Pour rappel, Berriane était le théâtre d'actes de violence juste après la prière du vendredi. Des agressions ont été signalées sur la route nationale N°1, des locaux commerciaux ont été incendiés. Des habitants ont été agressés par des émeutiers créant ainsi une vive tension dans la région. Des affrontements entre les deux communautés ont eu lieu en fin d'après-midi dans le quartier de Boudouaou et Chaâd. Plusieurs blessés ont été enregistrés, parmi eux des policiers. La route nationale avait été bloquée obligeant les automobilistes à faire tout un détour pour accéder à la daïra.