Un groupe de six adeptes de la secte Ahmadiyya, appelée aussi mouvement «Qadiani», a été démantelé au cours des dernières 24 heures par la police de la daïra de Sidi Ameur, a indiqué, ce jeudi, la Sûreté de wilaya de Msila. Informés des agissements de ce groupe dans la commune de Sidi Ameur, les policiers, munis d'un mandat de perquisition, les ont trouvés en train de prier dans une maison d'un de ses adeptes qui leur servait d'imam. Plusieurs livres et dépliants ont été saisis. Selon l'enquête policière, les membres du groupe sont originaires de plusieurs communes de Msila, des wilayas voisines et du littoral et évitent d'accomplir la prière du vendredi dans les mosquées. Interrogés, ils ont indiqué que leurs liens avec la secte sont établis à travers une chaîne satellitaire appartenant à l'Ahmadiyya, probablement les émissions propagandistes diffusées en arabe sur la chaîne satellitaire MTA3, notamment celle de «Hiwar Moubachar» où des numéros de téléphone y sont diffusés pour faciliter le recrutement et le contact entre les adeptes de la secte. Les autres canaux de communication restent les réseaux sociaux et certains sites internet. Accusés de constitution d'un groupe religieux prohibé, création d'un lieu de culte sans autorisation, reproduction et échange de publications d'une pensée extrémiste, les mis en cause seront présentés devant la justice. En juin dernier, les éléments de la Section de recherche de la Gendarmerie nationale (SRGN) de Blida ont mis fin aux activités de la succursale mère de la secte en Algérie. Tout a commencé à Larbâa Béni Moussa, dans la wilaya de Blida, quand les gendarmes des brigades territoriales, assistant les services de l'urbanisme dans l'opération de démolition de deux habitations érigées illicitement sur un terrain domanial, ont constaté la présence de six personnes locatrices d'une partie de l'une des habitations en question. Convoqués, et après enquête, il s'est révélé qu'ils font partie de la secte religieuse El-Ahmadiyya. Les mis en cause avaient envisagé d'ouvrir un centre régional regroupant les adeptes de cette phalange religieuse, dont le nombre a atteint plus de 1.000 adhérents à travers le territoire national. Lors des interrogatoires, les six individus ont divulgué l'identité de trois autres acolytes, dont le présumé président national d'El-Ahmadiyya en Algérie qui a été interpellé à Bou-Ismaïl (Tipasa) ainsi que deux autres individus demeurant à Alger. Les neuf individus ont été présentés devant le procureur de la République près le tribunal de Larbâa pour atteinte à la sécurité de l'Etat et appartenance à un groupe pouvant porter atteinte à l'intégrité sociale. Selon des sources sécuritaires, «il s'agit d'une secte subversive à caractère confessionnel qui avait publié, en 2013, un communiqué faisant valoir son autorité et ses objectifs en Algérie pour instaurer une république islamique au nom du Printemps arabe». A l'époque, cette organisation était dénommée Khatm Ennouboua. Ce n'est pas la première fois que cette secte fait parler d'elle en Algérie où elle active depuis plus de dix ans, ciblant, dans un premier temps, les étudiants. En 2010, le ministère des Affaires religieuses aurait été contacté par la «Ahmadiyya Muslim Community», une sorte de Califat des Ahmadis dont le siège est situé à Londres, au sujet d'une demande pour une autorisation officielle permettant la construction de la première mosquée Ahmadie en Algérie. Demande refusée catégoriquement par le département de Bouabdellah Ghlamallah, alors ministre du Culte à l'époque. Rappelons que l'Organisation de la conférence islamique a déclaré comme secte l'Ahmadisme en 1973. Depuis, les Ahmadites, au nombre de 10 millions d'adeptes à travers le monde, ne peuvent plus accomplir le pèlerinage à La Mecque.