ALGER - Le président malien, Amadou Toumani Touré, a achevé jeudi une visite officielle de quatre jours en Algérie, marquée notamment par la signature d'une feuille de route relative à plusieurs domaines de coopération bilatérale traduisant la volonté des deux parties de renforcer et de diversifier davantage leurs relations. Les domaines de coopération identifiés se rapportent aux secteurs de l'énergie et des mines, l'industrie, les collectivités locales, les ressources en eau, les travaux publics, la santé et la sécurité sociale. Arrivé lundi dernier à Alger pour une visite officielle à l'invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le chef de l'Etat malien a eu un programme chargé et diversifié à la hauteur des relations historiques et de bon voisinage unissant les deux pays. Le président Touré avait entamé sa visite en se rendant à la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) à Rouiba (Est d'Alger) où il avait annoncé qu'il ferait parvenir, à son retour dans son pays, une nouvelle commande de véhicules utilitaires à la SNVI. "Au-delà de la commande des camions militaires qui seront livrés la semaine prochaine à Bamako, la coopération va s'élargir à des véhicules utilitaires destinés aux collectivités, villes et autres secteurs d'assainissement", avait-il déclaré à la presse à l'issue de sa visite à ce complexe industriel. Le chef de l'Etat malien, qui avait eu mardi et jeudi des entretiens avec le président Bouteflika, avait déclaré que l'axe Alger-Bamako se "portait bien" et qu'il s'était "considérablement renforcé", à la faveur d'une coopération bilatérale diversifiée et soutenue entre l'Algérie et le Mali. Au plan sécuritaire, il avait indiqué avoir analysé de manière "assez approfondie" avec le président Bouteflika la situation dans la bande sahélo-saharienne qui, avait-il souligné, "nous préoccupe de plus en plus". "C'était déjà une région faible avec des menaces multiples et beaucoup de difficultés, mais aujourd'hui, il y a une nouvelle donne. On parle beaucoup plus de la présence de groupes organisés et lourdement armés à la suite des derniers événements survenus en Libye", avait-il analysé. Le président malien s'était rendu, mercredi, au troisième jour de sa visite en Algérie, à Tlemcen, où il avait visité plusieurs sites historiques et culturels. Le Palais royal d'El Mechouar, le mausolée de Sidi Boumediène, le site de Mansourah et le plateau de Lalla Setti, surplombant la ville de Tlemcen et le pôle universitaire d'Imama, avaient constitué les principales haltes permettant au président Toumani Touré, notamment, de découvrir la dimension historique et culturelle de la capitale des Zianides. Dans un communiqué commun sanctionnant cette visite, les présidents Bouteflika et Touré avaient réitéré leur volonté d'œuvrer au "renforcement" et à la "diversification" des relations bilatérales. Ils avaient, en ce sens, exprimé leur volonté de renforcer et de diversifier ces relations "afin qu'elles répondent aux potentialités des deux parties et s'inscrivent dans le cadre de leurs objectifs de développement, qui intègrent la dimension du voisinage et l'impératif de solidarité entre les deux pays voisins". Les deux chefs d'Etat avaient par ailleurs appelé à un règlement "rapide" de la crise en Libye, "conformément aux aspirations" du peuple libyen. Ils avaient exprimé leur "disponibilité à coopérer avec les nouvelles autorités libyennes, dans l'intérêt mutuel de leurs peuples et comme contribution au renforcement de la paix, de la sécurité et de la stabilité de toute la région". D'autre part, s'agissant de la question du Sahara occidental, les deux dirigeants avaient réitéré leur "engagement" à soutenir la mise en œuvre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies qui soulignent, toutes, la "nécessité de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental".