ALGER Le groupe public de bois "Wood manufacture" veut augmenter sa part de marché de 15% à 25% d'ici à 2015 à la faveur d'un plan de relance doté de 5,15 milliards de DA, en dépit d'une forte concurrence et un marché dominé par l'informel, selon un responsable du groupe. L'Etat a alloué une enveloppe financière de 5,15 milliards de DA pour relancer "la filière bois" dont 4,15 milliards de DA pour la modernisation des équipements qui n'ont pas été renouvelés depuis longtemps, a confié à l'APS M. Cherif Ahnoudj, cadre dirigeant au groupe. L'accent sera mis également sur la formation du personnel au moment où la main d'oeuvre qualifiée se raréfie suite au départ des ouvriers et cadres du secteur à la retraite, a-t-il ajouté. Ce plan de développement prévoit aussi la réhabilitation des sites de production et l'acquisition de camions pour transporter la marchandise. Evoquant les entraves qui ralentissent le développement de cette industrie à forte valeur ajoutée, M.Ahnoudj a souligné le retard accusé sur le plan technologique dans la production de l'ameublement, appelant à revoir la conception de ces meubles selon la nouvelle tendance sur le marché. Afin d'élargir la gamme de production et augmenter le chiffre d'affaires du groupe, estimé à 10,5 milliards de DA/an, ce professionnel préconise, à titre d'exemple, l'importation de panneaux de fibres à densité moyenne (MDF), une matière première moins chère comparée au bois de hêtre, très coûteux, selon lui. Il suggère en outre l'investissement des filiales du groupe dans la menuiserie générale destinée à la réalisation de logements et des nouvelles constructions, un créneau qui pourrait, relève-t-il, contribuer à acquérir de nouvelles parts "dans un marché dominé par l'informel et la concurrence déloyale". "Face à la concurrence des produits importés à des prix compétitifs et d'une qualité moyenne notamment en provenance de Chine, nous avons des difficultés à se placer sur le marché national", a-t-il déploré.ALGER (APS)- Le marché informel "nous porte préjudice puisque certains opérateurs privés ne justifient pas leurs transactions par des documents attestant de la provenance de leurs produits, alors que le secteur public doit tout facturer, ce qui crée une concurrence déloyale", a-t-il encore regretté. S'exprimant sur les besoins du marché, M.Ahnoudj a souligné que la prédominance de l'informel rendait difficile l'évaluation de l'offre contrairement à la demande plus facile à évaluer, selon lui. La distribution est l'autre "gros problème" auquel fait face le groupe, a-t-il poursuivi. "Nous comptons seulement trois entreprises de distribution de produits manufacturés implantés à Alger, à Oran et à Constantine contrairement aux groupes textile et cuir qui ont hérité des espaces de distribution de l'ex-Enaditex (textile) et l'ex-district (cuir)", s'est-il désolé. Sur le plan commercial, il souligne la nécessité d'élaborer un plan de communication et de marketing "offensif et agressif" pour faire connaître les produits de Wood manufacture, unique groupe public de l'industrie du bois. La quasi-totalité du chiffre d'affaires du groupe est réalisée par la vente de cabines sahariennes aux entreprises pétrolières et aux corps constitués, alors que le groupe ambitionne de cibler le grand public à moyen terme, a-t-il ajouté. Composé de 22 entreprises, le groupe Wood manufacture qui emploie quelque 5.000 travailleurs, couvre les activités de la première transformation du bois, de menuiserie générale, de mobilier domestique et collectif, de construction en préfabriqué, de cabines sahariennes et de la distribution.