Des entraîneurs et techniciens algériens ont salué dimanche la nette victoire et la belle prestation de l'équipe nationale de football face à son homologue rwandaise (4-0), samedi soir à Blida dans le cadre de la première journée des éliminatoires du Mondial-2014, reconnaissant cependant que l'adversaire n'était pas "un foudre de guerre". Ils se sont également félicités de la sortie réussie des joueurs locaux, tels qu'Abderrahmane Hachoud et Islam Slimani, qui ont su se frayer un chemin dans une équipe constellée de professionnels. Pour Younès Ifticène, la façon de jouer des Algériens vers l'avant est "importante" et "positive". "Cette victoire va motiver l'ensemble des joueurs pour travailler encore plus afin de bien se préparer pour le Mali, notre prochain adversaire dans ces éliminatoires", a-t-il indiqué. L'ancien entraîneur du CAB Bou Arrèridj a analysé ensuite la rencontre, notamment dans sa première mi-temps "où les Verts étaient un peu crispés au début parce qu'ils voulaient à tout prix marquer. Ils ont pêché un peu par excès de précipitation, mais après le premier but, nous avons vu de meilleures facettes de jeu". Younès Ifticène estime cependant que la confrontation face aux Amavubi n'était pas un match "référence", l'adversaire ayant été "tout juste moyen". Il a, par ailleurs, salué la touche de l'entraîneur Vahid Halilhodzic, qui a réussi, en très peu de temps, à "inculquer aux joueurs (sa philosophie) d'aller vers l'avant, ce qui est important". "Même les passes latérales ont diminué, a-t-il fait remarquer. Quant à la défense, nous ne pouvons pas la juger car nous n'avons rien vu de l'adversaire. J'estime cependant que les arrières latéraux Hachoud et (Djamel) Mesbah sont complémentaires par rapport à la charnière centrale que nous allons juger lors du prochain match contre le Mali où le jeu sera plus physique que tactique". Invité à donner son avis sur la prestation des joueurs locaux, Younès Ifticène s'est dit "personnellement impressionné". "Je leur dis bravo. Le jeu d'Hilal Soudani (formé en Algérie et qui joue au Portugal, ndlr) a ramené un plus. Même l'entrée de Slimani a ravivé l'attaque, alors que Hachoud a été égal à lui même", s'est-il félicité. Le technicien Abdelkader Iaïche a abondé dans le même sens, affirmant que "nous ne sommes pas encore au football total" mais que d'"une manière générale, quand il y a autant d'occasions et autant de buts marqués, nous ne pouvons qu'être satisfaits". "Mais l'adversaire était-il au niveau ? s'est-il demandé. Toute la question est là. Donc +wait and see+ pour le prochain match contre le Mali. Il faut persister et corriger les erreurs défensives, où nous n'avions pas été brillants notamment dans l'axe à mon avis". Analysant le match, Abdelkader Iaïche a relevé que l'"approche a changé" car "nous avons joué avec deux défenseurs centraux contrairement à l'ancienne équipe nationale qui jouait avec trois défenseurs. Ceci n'a pas empêché de libérer les arrières latéraux, c'est ce qui a permis d'apporter le plus offensif". "La grosse nouveauté, c'est la fraîcheur de Feghouli, Boudebouz et consorts. On est un petit peu resté sur notre faim pour Djebbour qui n'est pas encore au point", a-t-il indiqué. "Et puis la grosse satisfaction, c'est les locaux tels que Hachoud qui peut faire encore mieux, Slimani aussi a été à la hauteur. C'est de bon augure pour ceux qui étaient sur le banc, les locaux auront leur mot à dire", a espéré Iaïche. Le Mali, un adversaire d'un autre calibre Pour sa part, Mustapha Biskri a comparé cette équipe algérienne à celle "des années 1980 sur le plan de l'état d'esprit, lorsque l'Algérie avait soif de prouver ses qualités". "C'est une équipe renouvelée par rapport à celle de 2010, elle veut être présente au Mondial-2014 au Brésil, terre du football. Elle reste encore perfectible parce qu'au jour d'aujourd'hui, nous n'avons pas eu affaire à un sérieux client", a-t-il poursuivi. L'ex-coach du MC Alger, du NA Husseïn Dey et du RC Kouba entre autres a tenu à "rendre hommage à Vahid Halilhodzic qui a fait confiance dès le départ à certains joueurs locaux qui sont en train de gagner des points et d'ouvrir la porte à d'autres éléments d'intégrer le groupe EN". "L'entraîneur a su booster cette équipe et veut qu'elle ait son tempérament. Cette équipe a une âme, elle est conquérante, elle ne cherche pas midi à quatorze heures, elle joue en profondeur. Sa force, c'est l'état d'esprit du groupe conduit pas un coach gagneur", a-t-il indiqué. Concernant le prochain adversaire de l'Algérie, à savoir le Mali que les "Verts" affronteront dimanche prochain à Ouagadougou (Burkina Faso) pour le compte de la 2e journée des éliminatoires du Mondial-2014, tous s'accordent à dire que ce sera un "match référence". "C'est un autre adversaire. Ce sera du 50-50. L'avantage, c'est qu'on va jouer à Ouagadougou, c'est une bonne chose, nous ne serons pas handicapés", a espéré Ifticène. Quant à Biskri, il estime que "c'est pratiquement le match entre les deux prétendants à la première place. Ce sera en principe le match référence. Le fait de jouer à Ouagadougou constitue une arme à double tranchant". Abdelkader Laïche partage le même avis. "Cette équipe du Mali est constituée essentiellement de joueurs professionnels, est-ce que ce ne sera pas un avantage pour eux de jouer loin de la pression de Bamako ? s'est-il demandé. Mais avec cette dynamique de victoires 3-0 et 4-0, il faut y croire, à condition que la rigueur défensive soit encore plus présente".