Une cinquantaine d'imams algériens se rendront prochainement en France pour officier dans les mosquées pour un mandat de 4 ans, a annoncé, jeudi à Alger, le ministre des Affaires religieuses et des wakfs, Bouabdallah Ghlamallah. Lors d'une session de formation au profit des imams, M. Ghlamallah a indiqué que 50 imams sur 120 programmés pour les mosquées relevant de la Grande mosquée de Paris, se rendront le 1er juillet en France pour encadrer la vie religieuse et l'exercice du culte de la communauté musulmane dans ce pays. Le ministre a donné à cette occasion des orientations et des instructions aux imams pour qu'ils accomplissent leur mission pleinement à travers le respect du pays d'accueil et la non-ingérence dans ses affaires internes notamment dans le contexte du " conflit idéologique entre les partis politiques". Il a souligné dans ce sens l'intérêt qu'accorde l'Etat algérien "au sens nationaliste, civique, éthique et religieux dont doit faire preuve l'imam pour qu'il soit le meilleur ambassadeur de son pays". M. Ghlamallah a par ailleurs salué "la compétence et la responsabilité des imams algériens" qui honorent leur pays à l'étranger en suivant les instructions des autorités concernées afin de préserver leur réputation et celle de l'Algérie. De son côté, le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubaker a souligné le rôle de l'imam dans les mosquées en France l'exhortant à faire preuve d'un haut sens moral et au respect des valeurs de l'Islam. M. Boubaker a insisté notamment sur "le respect des spécificités et les lois de la société française" appelant les imams à s'inspirer de leur expérience et leur savoir pour officier dans les mosquées en France d'autant plus, a-t-il dit, que la majorité des membres de la communauté nationale établie à l'hexagone ont moins de 25 ans. Pour sa part, le directeur d'orientation religieuse au ministère, Mohamed Aissa, a présenté un exposé sur la charte de l'imam à l'étranger intitulé "orientations et principes". Présent à cette rencontre, le directeur des libertés publiques au ministère de l'Intérieur français a évoqué l'héritage religieux de la France et les lois régissant la liberté de culte. Il a mis en exergue à cet effet l'importance de respecter des lois de la République dont la laïcité, l'égalité et la préservation des valeurs de la société française. Le responsable français a rappelé que son pays comptait quelque 2000 lieux de culte outre ceux qui vont être ouverts prochainement et les facilités accordés aux activités religieuses dont les facilités en faveur des associations. Le représentant du ministère de l'Intérieur français a enfin distribué des manuels aux imams concernant les règles de l'exercice du culte et les lois en vigueur dans ce pays. L'inspecteur général de la mosquée de Paris, Mohamed Ouanoughi, a appelé les Imams à être vigilants dans leur fonction à l'étranger notamment dans la conclusion de contrats de mariage au profit de la communauté musulmane.