Le directeur du Musée central de la police, le commissaire principal Chaouki Abdelkrim a déclaré mardi que la police avait participé durant la guerre de libération à la lutte contre le colonialisme français dans les rangs et structures de l'Armée de libération nationale (ALN). Dans une déclaration à l'APS en marge de la commémoration par le Musée central de la Police du 58ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale le 1er novembre 1954, le commissaire principal a indiqué que la direction de la Révolution avait mis en place un dispositif de sécurité activant au sein des structures politiques et organisationnelles de la Révolution, dont la mission consistait "à rétablir la sécurité et la stabilité en Algérie jusqu'à l'annonce des résultats du Référendum d'indépendance". Il a ajouté qu'un département des "renseignements secrets" a été créé après l'institution du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) en 1958 et sera appelé "Département des liaisons générales et de l'Information" dont la tâche principale était la recherche du renseignement et de l'information, et le contre-espionnage. D'autres algériens ont activé en faveur de la Révolution tout en travaillant au sein des services de la police française "et joué un rôle éminemment important pour le soutien de la Révolution", leur mérite étant d'avoir sauvé certains documents et dossiers que les groupuscules armés de l'Organisation Armée secrète (OAS) française planifiaient de détruire. Sur les affiches qui illustraient les murs du Musée et dont les écritures étaient inspirées de livres parlant de la Révolution, on pouvait lire "la police durant la guerre de libération était considérée comme étant la structure la plus sophistiquée de l'ALN" dont l'action ne se limitait pas uniquement au domaine militaire mais bien au-delà, et avait le mérite "d'avoir dévoilé des plans militaires de l'ennemi avant même leur exécution". Le directeur du Musée central de la Police a rappelé que la Révolution avait commencé d'abord par la formation à partir de 1958 de quatre promotions à l'Académie de police du Caire pour constituer ensuite les futurs cadres de la Police Algérienne dans le but évident d'assurer la relève après l'indépendance. Par ailleurs le commissaire principal Chaouki a souligné que la police française "était répressive et servait exclusivement le colonisateur", indiquant que la situation sécuritaire "était caractérisée à cette époque par une anarchie effrayante et des dépassements qui se sont répercutés de manière négative sur la peuple algérien". Entre mars et juillet 1962, étape de transition, et en vertu des accords d'Evian, une instance exécutive provisoire sera créée et sera composée de plusieurs commissions, de délégations, dont la délégation chargée de l'ordre public exerçant sous l'autorité des forces de la police et de la sécurité. Le 22 juillet 1962, au lendemain de l'indépendance, sera créée la Direction Générale de la Sûreté nationale (DGSN) a rappelé le directeur du Musée Central de la Police, qui a souligné qu'à partir de cette date et jusqu'en 1965 l'appareil de la police algérienne a traversé "une période difficile". "Ces difficultés se sont traduites par le vide sécuritaire légué après le départ massif des éléments de la police française, par les opérations de pillage et de destruction délibérée par les colons des archives nationales, ainsi que par le manque de moyens matériels et d'infrastructures, mais la DGSN a pu relever progressivement le défi", a souligné le Commissaire principal. A l'occasion de la commémoration du Musée Central de la Police qui coïncide avec la célébration du 58ème anniversaire du déclenchement de la Révolution, M. Chaouki a remis des présents symboliques à des moudjahidine et moudjahidate et à des enfants de Chouhada. Le Musée expose des photos et coupures de presse retraçant les différentes étapes de la glorieuse guerre de libération et du Mouvement national qui l'a précédé, ainsi que les armes utilisées par la police, les tenues vestimentaires et les grades adoptés par ce corps depuis l'indépendance. Le Musée Central expose également les portraits de personnalités qui ont marqué de leurs empreintes le corps de la police, ainsi que des directeurs qui se sont succédés à la tête DGSN, et des tenues qui caractérisent la police dans les états arabes.